Balanchine à l’Opéra de Paris

Deux pièces du chorégraphe russe entrent au répertoire du Ballet de l’Opéra national de Paris

Balanchine à l'Opéra de Paris

Retour aux fondamentaux au Ballet de l’Opéra de Paris avec deux pièces de Balanchine qui entrent à son répertoire. Favori de la troupe, le chorégraphe d’origine russe (1904 - 1983) est sans doute celui qui y a le plus repris ou créé des ballets depuis le premier, Le Palais de cristal, en 1947. Ballet impérial et Who cares ? sont respectivement les 35ème et 36ème de ses ballets à y être donnés. Avec, dans la fosse, le chef Mikhail Agrest dirigeant l’Orchestre de Paris manifestement ravi de la diversité des partitions présentées.

Créés à trente ans d’intervalles, les deux pièces, très différentes l’une de l’autre, sont emblématiques des diverses manières du chorégraphe de faire du ballet classique une « visualisation de la musique transformant le son en mouvement ». Elles témoignent aussi du parcours de l’enfant de Saint-Pétersbourg, élevé dans la tradition académique du Mariinski, qui s’ouvre à la modernité des Ballets russes, à Paris, dans les années vingt, avant de passer à New York où il fonde sa première troupe américaine en 1934.

Ballet impérial . Créée en 1941 à Rio par l’American Ballet Caravan, la pièce se développe sur une musique non composée pour le ballet, le Concerto pour piano n° 2 de Tchaïkovski, son compositeur préféré. George Balanchine y exalte la virtuosité technique du ballet académique dans le style de Petipa, son « père spirituel », tout en y apportant sa propre patte, notamment dans la dynamique très moderne impulsée.

Sans autre décor qu’un fond bleu roi et des costumes sobrement ornementés, le ballet fait la part belle aux danseuses surreprésentées. Mais gommant les ornementations du ballet impérial fin de siècle, la chorégraphie tend à l’épure avec le couple, le trio mixte ou féminin. Et, contrairement à la tradition du ballet pantomime, où chaque séquence mène à une conclusion, Balanchine inscrit les variations dans le continuum musical sans temps d’arrêt, ni place pour les applaudissements.

Who Cares ? Changement radical d’atmosphère avec ce ballet créé en 1970 par le New York City Ballet, la compagnie fondée par Balanchine en 1948, qu’il dirigera jusqu’à sa mort. Devant une toile de fond représentant la silhouette des gratte-ciel de Manhattan, le ballet s’égrène sur une quinzaine de chansons de George Gershwin qui ont fait les grandes heures du Broadway de l’entre-deux guerres. Dont le « standard » qui a donné son nom à la pièce Who Cares ?

Le ballet est construit en deux parties : dans la première, un ensemble de danseurs et danseuses alternent en diverses formations (duo, quatuors, quintettes). Mais à partir de The Man I love, l’effectif se resserre autour de quatre interprètes, répartis en pas de deux ou en soliste. Tous ensuite se retrouvent dans l’éblouissant final I Got Rythm.

Dans ces deux cas de valorisation de la musique par la danse classique, le Ballet de l’Opéra fait montre d’une belle énergie alliée à une maîtrise technique imparable.

Photo Agathe Poupeney

Ballet impérial et Who cares ? , jusqu’au 10 mars à l’Opéra Garnier, www.operadeparis.fr
Avec Les Étoiles, les Premières Danseuses, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l’Opéra. Direction musicale : Mikhail Agrest à la tête de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris.

Costumes : Xavier Ronze. Lumières : Mark Stanley. Décors : Paul Gallis

A propos de l'auteur
Noël Tinazzi
Noël Tinazzi

Après des études classiques de lettres (hypokhâgne et khâgne, licence) en ma bonne ville natale de Nancy, j’ai bifurqué vers le journalisme. Non sans avoir pris goût au spectacle vivant au Festival du théâtre universitaire, aux grandes heures de...

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