George Lavaudant dit adieu à l’Odéon
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- 24 avril 2007
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Une fête peu ordinaire dans le monde des arts et des spectacles a eu lieu samedi 21 avril 2007 à l’Odéon. Quinze minutes d’ovation debout pour Georges Lavaudant qui invitait son public et ses amis – qui souvent ne font qu’un – à partager avec lui une dernière soirée dans ce théâtre qu’il quitte après une décennie de passion en partage. L’Odéon, entièrement remis à neuf après quatre années de travaux qu’il avait sollicités et soutenus mais dont il ne pourra même pas exploiter les nouveaux espaces durant une seule saison... Ces derniers temps, les mœurs culturelles de notre république ont singulièrement manqué du plus élémentaire savoir vivre. On jette les hommes de théâtre comme des Kleenex après usage. On se souvient l’été dernier de l’éviction sans sommation de Marcel Bozonnet administrateur de la Comédie Française. En décembre, Georges Lavaudant, directeur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe où il succéda à Giorgio Strehler et Lluis Pasqual, apprit que son mandat prendrait fin en mars 2007. Trois mois de préavis, comme pour un employé de PME.
Durant ces longues années de fermeture, Lavaudant et son équipe surent donner vie, créativité et chaleur aux Ateliers Berthier, ces entrepôts de décors de la Porte de Clichy en bordure de périphérique. Le talent d’Olivier Py, le nouveau patron, n’est pas en cause, mais on aurait pu, rue de Valois, le faire patienter une saison, histoire de permettre de faire ouf, au singulier créateur, auteur, acteur, metteur en scène et homme de troupe qu’est Lavaudant qui nous abreuve de ses rêves depuis trente cinq ans. Les échéances électorales ne sont sans doute pas absentes de ce marathon de nominations ministérielles qui viennent de se succéder au rythme d’une mitraillette. Hélas, à force de vouloir tirer plus vite que son ombre on rate sa cible.
Reprise d’une création hommage à Shakespeare et à Carmelo Bene qui triompha déjà plusieurs fois, le titre du beau spectacle d’adieu de Lavaudant était bien à l’image de la situation :
La Rose et la Hache.