« Noureev » de Ralph Fiennes

Un premier biopic consacré à Rudolf Noureev

« Noureev » de Ralph Fiennes

Un peu plus d’un quart de siècle après sa mort le danseur étoile Rudolf Noureev reste un personnage étonnement présent dans la mémoire collective, en France tout particulièrement où, par exemple, le Ballet de l’Opéra de Paris remonte régulièrement au moins deux de ses productions chaque saison.
Le biopic « Noureev » qui lui est consacré par le comédien et réalisateur britannique Ralph Fiennes et qui sort sur les écrans, témoigne de cet intérêt.
On possède des témoignages filmés des interprétations fulgurantes de Rudolf Noureev à différentes époques de sa carrière, mais c’est la première fois qu’un film retrace sa vie ou plus exactement la première partie de sa vie jusqu’aux fameux moments de son passage à l’Ouest lors d’une tournée à Paris de sa troupe, le Kirov de Leningrad en juin 1961.
Le Russe Oleg Ivenko qui campe Noureev dans le film de Fiennes, lui ressemble de visage, mais n’a peut-être pas l’expression de rage de vivre de son aîné . Pour ce qui est de la danse, quand on a eu la chance de voir danser Noureev, même encore dans les dernières années de sa vie, aucune comparaison n’est possible. Il faut reconnaître qu’Oleg Ivenko est cependant physiquement crédible.
Fiennes a été intéressé par la vie de Noureev en URSS, son enfance filmée en noir et blanc à Oufa (ville de Bachkirie au sud de l’Oural) et la période de ses études à Leningrad à l’Ecole Vaganova et de son engagement au Kirov qui, selon lui, expliquent son aspiration à être libre, à sortir d’un univers de pauvreté et surtout d’un étouffant carcan communiste soviétique. Le réalisateur qui campe son professeur Alexandre Pouchkine, procède par de constants retours en arrière qui ne rendent pas cependant toujours clairs les différentes réactions de Noureev, surtout à celui qui ne connait pas déjà sa vie.
L’épisode du passage à l’Ouest à l’Aéroport du Bourget avec l’aide de ses nouveaux amis français, est le moment fort du film. On mesure la détermination du danseur, son courage et la conscience qu’il a de son talent exceptionnel pour pouvoir affronter une carrière hors de son pays l’URSS qui l’a considéré jusqu’à la fin comme un traître.

« Noureev » de Ralph Fiennes :2h07

A propos de l'auteur
Yves Bourgade
Yves Bourgade

Journaliste, critique free-lance Yves Bourgade a occupé plusieurs postes au sein de l’AFP où il fut responsable des rubriques théâtre, musique et danse de 1980 à 2007. Comme critique musique a collaboré notamment à la « Tribune de Genève » (1971-1988)...

Voir la fiche complète de l'auteur

Laisser un message

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

S'inscrire à notre lettre d'information
Commentaires récents
Articles récents
Facebook