La poupée de monsieur k de Thomas Gunzig

Rêver pour se consoler

La poupée de monsieur k de Thomas Gunzig

Réimaginant des lettres que Kafka auraient écrites pour une petite fille qui avait perdu sa poupée, Thomas Gunzig nous envoie dans l’imaginaire. Et la Lézaâr Cie emballe ses textes dans une mise en scène féérique qui mélange théâtre, mime, ombres chinoises, danse, effets spéciaux. Elle nous enseigne aussi que lorsqu’on est trop en peine, se réfugier dans l’imaginaire apaise cette tristesse.

On raconte que l’écrivain Franz Kafka, ému par une fillette qui pleurait la perte de sa poupée favorite, la rassura en disant qu’elle n’était pas perdue mais partie en voyage puisqu’elle lui avait écrit, à lui, une lettre qu’il apporterait le lendemain pour la rassurer. Du coup, il lui en rédigea plusieurs.

Chacune se situait dans un pays insolite où la vie des gens ne l’était pas moins. Là, les canards ont eu quatre pattes. Une des villes est la plus confortable du monde grâce au moelleux des objets. Une autre cité où tout se déroule à l’envers car elle s’appelle « ELLIV ». Il existe aussi une forêt où la végétation a besoin d’écouter des histoires tristes afin de ne pas se dessécher…

Insolite est à son tour le spectacle. L’acteur qui incarne l’écrivain ne parle qu’en voix off. La poupée est géante et se comporte en automate. Et les deux comédiens qui les incarnent se comportent en extraordinaires mimes donnant à leurs gestes une étrangeté poétique. Certaines choses se transforment par la magie naturelle du théâtre en devenant, pour des enveloppes, par exemple, des becs de canard.

Tout concourt à rendre l’imaginaire palpable. Ce qui rejoint l’intention de départ de Kafka : lorsqu’on peut s’inventer une fiction à partir d’une frustration, d’une douleur intérieure à un moment douloureux de son existence, il est plus aisé d’en atténuer le poids (senti)mental afin de passer vers l’étape suivante qui nous amènera à affronter la vie réelle avec une force nouvelle.

Rencontres du Théâtre Jeune Public à Huy
Hall Salle 1
16 août 2023 10h30 16h
52’
Dès 6 ans

Texte : Thomas Gunzig
Mise en scène : Laila Zaâri, Vincent Raoult
Interprétation : Laila Zaâri, Michel Carcan
Musique originale Patrick Waleffe
Création lumière Dimitri Joukovsky
Accessoires, scénographie Vitalia Samuilova
Création son Clément Waleffe
Voix off Audrey d’Hulstère Sébastien Hébrant Thomas Gunzig
Direction mouvement Michel Carcan
Chorégraphies Elisabetta La Commare
Construction Karl Autrique
Production : Lézaâr Cie
Photo ©Gilles Desthexe
Coproduction : Pierre de Lune, Centre culturel du Brabant wallon, La Coop asbl.
Soutien : Fédération Wallonie-Bruxelles, Shelterprod, Taxshelter.be, ING, Tax-Shelter du gouvernement fédéral belge.
Aide : Ékla, La Roseraie, La Montagne magique, La Maison qui chante,
Soutien : la Roseraie, Petit Théâtre Mercelis, SACD

A propos de l'auteur
Michel Voiturier
Michel Voiturier

Converti au théâtre à l’âge de 10 ans en découvrant des marionnettes patoisantes. Journaliste chroniqueur culturel (théâtre – expos – livres) au quotidien « Le Courrier de l’Escaut » (1967-2011). Critique sur le site « Rue du Théâtre » (2006-2021)....

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