La Biennale d’art flamenco 2022
Un besoin d’innovation
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- 9 février 2022
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Que les amateurs de zapateado se rassurent ces frappements sonores par les danseurs de tout le pied sur le sol et sur une mesure à trois temps, résonnent toujours à la cinquième Biennale d’art flamenco 2022 à Paris au Théâtre national de la danse à Chaillot.
Toutefois ce type de mouvements dansés est plutôt mis au service de créations contemporaines le plus souvent, -tout de même-, de filiation ibérique . La présence sur le plateau, autour d’un ou des danseurs, de chanteurs et de musiciens reste le point commun des spectacles dits de flamenco dansé. Chaillot en a programmé six cette année jusqu’au 18 février 2022.
L’Andalousie demeure la terre d’élection du flamenco avec Séville comme capitale. Paula Comitre que l’on a vu en début de cette Biennale 2022, est une Sévillane de 27 ans.
Elle est passée successivement par le Conservatoire professionnel de danse Antonio Ruiz Soler, le Centre de danse andalouse (CAD) et a intégré en 2013 le corps de danse du Ballet flamenco d’Andalousie. En 2015, elle reçoit le 2ème prix du XVIème Concours andalou de jeune flamenco de Séville et commence à se produire dans les tablaos de Madrid et Séville. Elle collabore avec David Coria et sa compagnie pour les créations de « El encuentro » et de « Fandango » qui a été présenté à Chaillot en 2020, ce qui vaut à Paula Comitre le prix Giraldillo (« Révélation » .).
Au XXIVème Festival de Jerez, elle crée son premier spectacle « Camara Abierta » primé par la critique et a débarqué à Chaillot avec sa deuxième
création « Alegorias » (voir photo) pour laquelle elle est en scène avec une partenaire venue de la danse contemporaine Lorena Nogal et le chanteur Tomas de Perrate. Les deux danseuses ont la même silhouette filiforme et les cheveux tirés en arrière. On les prend pour des sœurs, car la question que se pose Paula Comitre est bien : le monde n’est-il pas qu’apparence ? Les deux danseuses se meuvent pratiquement avec les mêmes gestes sauf lorsque Paula Comitre redevient danseuse authentique de flamenco, avec une recherche de la plastique des déplacements des bras et des mouvements de rotation des corps, sans oublier la virtuosité technique essentielle au dynamisme du zapateado. L’amateur du genre devrait y trouver son compte . Son plaisir serait davantage complet si le chanteur était compréhensif… en plus avec une voix au timbre moins ingrat. Décidément qu’il est difficile d’atteindre le duende, mot espagnol intraduisible, sinon par transe… !
La Biennale de flamenco 2022 se poursuit avec des artistes multipliant les expériences. Florencia Oz est affichée avec « Antipodas », un dialogue entre danse et violoncelle sur le thème du double (10-12 février), David Coria et Jann Gallois confronteront leur univers respectivement le flamenco et le hip hop. Dans « Imperfecto » (11-13 février). Faruquito accompagné par six musiciens raconte les origines et l’histoire de la danse flamenco (16-18 février) et le guitariste Rafael Riqueni donnera le ton à la danse de la bailaora Maria Moreno dans « Nerja » un conte musical (6-18 février).
A Paris, Théâtre national de la danse Chaillot, Cinquième biennale d’art flamenco, du 3 au 18 février. Réservations : 01 53 65 30 OO.
Photo Manuel Naranjo