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Journal de confinement de Wajdi Mouawad
Un appel d’air salutaire
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Nous avions parlé de l’initiative du théâtre de la Colline mise en place dès les premiers jours du confinement et depuis largement saluée par les médias. Au bout de trois semaines, le Journal de confinement offert par Wajdi Mouawad sur le site du théâtre pourrait faire figure d’œuvre à part entière, un témoignage humain, artistique de haute volée dans laquelle Mouawad s’engage en tant qu’individu pour exprimer ce que lui inspire cette situation inédite. Parfois, il part de situations anecdotiques pour, invariablement, au fil du petit quart d’heure journalier, s’élever, prendre de l’altitude, s’ouvrir à des souvenirs de l’enfance au Liban et de la guerre, de la vie à Montréal ou des nuits passées à rêver sous un secret bec de gaz à Nogent-sur-Marne. Sa pensée, ses réflexions amples, douées de ce souffle qu’on aime tant dans ces meilleures mises en scène, sont nourries (et nous nourrissent) de détours par la mythologie grecque, le cinéma, la peinture, la poésie, convoquant les artistes qui lui sont chers. Il met en oeuvre son art singulier de la digression, du retour en arrière, des récits parallèles ou enchâssés les uns dans les autres, il brasse les thèmes obsessionnels qui traversent ses pièces (le sacrifice, la parole donnée, la promesse non tenue, etc, (cf le Jour 18, vendredi 3 avril) et, alors qu’on croit qu’il a perdu le fil, il rassemble tous ses motifs pour revenir à la situation actuelle, et parler du confinement.
Dans cette période étrange où l’on se sent un peu sidérés, hébétés, incapables de penser à autre chose qu’à maîtriser sa peur, s’approvisionner ou à se protéger, ces petites pastilles poétiques nous aident à faire tomber nos confinements intérieurs ; les mots de Mouawad, et sa voix si douce, créent un appel d’air salvateur. Il pense le monde à travers ses propres expériences et a le talent de savoir les transmettre. Certes, les propositions sont inégales — et comment ne le seraient-elles pas ? — mais toutes sont belles, certaines exceptionnelles. L’exercice exigeant compte déjà 18 opus (combien encore à venir pour arriver au bout de nos peines ?), autant de viatiques pour tenir bon dans la tourmente de cette Odyssée involontaire, de vade mecum à consulter sans restriction pour ne pas perdre le nord dans cette traversée tempétueuse.
On peut espérer une large diffusion (publique et scolaire) de l’ensemble (audio, papier, les deux), parce que c’est le témoignage d’un événement inédit dans notre histoire, mais aussi, pour ses qualités intrinsèques, littéraire et philosophique.
Journal de confinement de Wajdi Mouawad, théâtre de la Colline.
www.colline.fr
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Messages
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Bonjour,
Je vous serais très reconnaissante de bien vouloir m’adresser le journal de confinement de Wajdi Mouawad, artiste que j’apprécie grandement.
Grand merci pour cette initiative
Bien cordialement
Marianne Guimbaud
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Bonsoir, je serais très heureuse de recevoir les textes magnifiques du journal du confinement que j’ai écouté avec bonheur .Merci beaucoup
N de Briey
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Je vous serais reconnaissant de me faire parvenir le journal du confinement de Wajdi Mouawad.
Un très grand merci.
JPR
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Bonjour,
Je suis bouleversée par ces textes et j’aurais aimé les recevoir.
Comment faut-il faire, est-ce possible ?
En vous remerciant infiniment.
Pascale Laudet
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La sensibilité l authenticité l érudition
de Wadji me donne un plaisir de ressenti psychique mais surtout
de vie car ma pensée engourdie
se réveille et cette pensée surgit
du genre « je pense donc je suis »
la vie ,avec le virus ,vaut elle la peine d être vécue je pense à mes petits enfants Julie qui affronte son premier poste d enseignante d espagnol dans le secondaire va t elle remonter de son cher Sud pour retrouver Villemomble et sa très petite colocation ? Et Emma qui a perdu tous ses copains à la fac de Montpellier et Mélissa aussi
merci pour votre journal
ma fille prof de français adore vos œuvres Merci
j ai été au Liban pour assister à l inauguration de la première clinique psychiatrique psychanalyste
le thème était l éthique !!!!
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Je suis bouleversée par ce journal dont j’adorerais avoir la version papier !
Un attentat poétique face à cette "catastrophe" ou grand virage : les réflexions de wajdi questionnent et éclairent en nous le chemin de l’humanité...
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Toujours à propos de ce texte, j’aimerais beaucoup avec mes élèves de première travailler à partir de ce journal de Wajdi. Pensez-vous possible d’en obtenir une version papier ?
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Bonjour,
Nous sommes à Manosque, où se déroulent "les Correspondances"
tous les ans en septembre.
Nous sommes un tout petit Théâtre "La Fourmi" nous ne sommes pas subventionnés et depuis plus de 16 ans nous existons vaille que vaille, ce temps des "Correspondances" est important pour nous car il rassemble un public curieux et plein d’appétit pour nos propositions, nous ne faisons pas partie de l’organisation qui à la main mise sur ce festival, nous ne sommes pas assez prestigeux pour eux.
Julie Dourdy en est la directrice, nous y formons un groupe de recherches et de travaux que nous menons tout au long de l’année, notre troupe s’appelle théâtre pour tous et réunit des personnes de tous univers différents.
Nous avons envie de donner lecture de votre journal de confinement, nous aimerions en choisir des extraits.
Cher Wajdi, nous savons que nous sommes tout petits mais c’est ainsi que nous avons choisi de faire du théâtre...Nous aimons votre écriture et surtout ce qu’elle sucsite en nous . Pour nous, faire du théâtre c’est dire au monde ce que nous sommes et qui nous rassemble. Merci de votre attention.
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