Centenaire de Jean-Louis Barrault

Une vie sur scène

Centenaire de Jean-Louis Barrault

« Jean-Louis Barrault a tant incarné le théâtre et vécu le théâtre que, lorsqu’il a dû s’en éloigner, il a commencé de mourir » écrit Paul-Louis Mignon dans un de ses ouvrages consacré à celui qui restera, qu’on le veuille ou non, comme une exceptionnelle figure de notre patrimoine théâtral. Avant le comédien, touchant Baptiste du film Les Enfants du Paradis, avant le metteur en scène éclectique de plus d’une soixantaine de pièces, c’est surtout le chef de troupe, sa géniale intuition d’animateur que l’on retient. Celui qui, de Claudel à Genet, de Ionesco à Beckett, de Duras à Billetdoux, de Pierre Boulez à Arthur Honegger ou Olivier Messiaen ou encore le peintre André Masson, pour ne citer que les plus fameux, aura su réunir autour de lui le vif de la création, accueillir des metteurs en scène tels Roger Blin et Claude Régy.
Mort en 1994, Jean-Louis Barrault aurait eu cent ans cette année. Belle occasion de lui rendre hommage par toute une série de spectacles, expositions, projections de films, concerts, lectures…..

Un hommage itinérant

Au total une bonne vingtaine de manifestations, programmées tout au long de la saison dans les différents lieux, du Théâtre Marigny à celui du Rond-Point en passant par la Comédie-Française, le Palais Royal, L’Odéon, le Musée d’Orsay, qui dessinent l’itinéraire et l’itinérance d’un passionné « qui désirait le théâtre comme un pêché » et partagea gloire et avanies avec Madeleine Renaud.
Sans rentrer dans les détails d’une programmation profuse, retenons entre autre, qu’après Brangue au mois de juin dernier, et toujours avec Philippe Morier-Genoud et Xavier Legrand, c’est au théâtre du Vésinet (18 sept) et à L’Odéon (1er déc.) que sera évoquée, par la lecture de leur correspondance, la relation quasi amoureuse qui liait Barrault et Claudel.

Rendre compte de la passion d’un artiste

C’est à L’Odéon encore (19 nov.) que Pierre Boulez et son Ensemble intercontemporain lui rendront hommage avec, au programme, Sur incises de Pierre Boulez et L’Histoire du Soldat de Stravinsky avec pour récitants : Bruno Blairet, Michel Fau, Olivier Py.
Des projections du film de Carné Les Enfants du Paradis auront lieu au théâtre du Vésinet ((19 sept. ) et à la Cinémathèque (15 déc.).
Au Théâtre Marigny (11oct.) il s’agira, avec Denis Guenoun et Stanislas Toquette, de l’échange épistolaire entre Jean-Louis Barrault et Antonin Artaud, l’ami par qui « la métaphysique du théâtre » lui « entra dans la peau ». Artaud qu’il évoque dans son ouvrage Jean-Louis Barrault, souvenirs pour demain et dont Didier Sandre fit, le 13 septembre dernier, une belle et subtile lecture au Théâtre de l’Atelier, première et normale étape d’un hommage volontairement vagabond, puisque c’est là, au théâtre de l’Atelier, aux côtés de Charles Dullin et de Decroux que tout commença pour Jean-Louis Barrault. Il fut à la fois le berceau et la piste d’envol d’un artiste qui, obstinément, « derrière les œuvres cherchait l’homme » et qui avait pour devise « se passionner pour tout et ne tenir à rien ».

Centenaire Jean-Louis Barrault tel 01 42 56 90 10.

A propos de l'auteur
Dominique Darzacq
Dominique Darzacq

Journaliste, critique a collaboré notamment à France Inter, Connaissance des Arts, Le Monde, Révolution, TFI. En free lance a collaboré et collabore à divers revues et publications : notamment, Le Journal du Théâtre, Itinéraire, Théâtre Aujourd’hui....

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