Notre ami Jacky Viallon nous a quitté

La rédaction de Webthéâtre en deuil

Notre ami Jacky Viallon nous a quitté

Je viens d’apprendre le décès de notre ami Jacky Viallon et j’ai beaucoup de peine. Son cœur généreux s’est arrêté hier soir. Vendredi dernier il me parlait encore de ses projets avec toujours son enthousiasme, sa fantaisie et sa joie de vivre. Je ne comprends pas...

Voilà déjà des années que Jacky souffrait en permanence le martyre de son dos qui le maintenait courbé à angle droit. Mais, malgré cela, il était toujours de bonne humeur, joyeux et espiègle comme un enfant facétieux. Comme j’ai été admiratif et envieux de ce caractère.

J’ai rencontré Jacky quand il a rejoint Webthéâtre, c’était en 2004. Voici comment il se présentait lui-même dans son portrait d’auteur :

Jacky Viallon aurait voulu être romancier à la mode, professeur de lettres ( influencé par les petites nouilles en forme de lettres qu’on lui donnait tout petit dans sa soupe et qu’il taquinait avec sa grande cuillère en argent symbole d’une grande aristocratie déchue donc désargentée. D’où l’intervention de la cuillère !).
Il aurait voulu être comédien mais il passe à travers les planches.
Il aurait voulu être auteur mais il n’a rien à dire.
Il aurait voulu aussi être un grand journaliste branché mais il n’en a que la barbe de trois jours.
Il a près de cinquante publications et Dieu merci il n’est ni lu, ni joué, même pas traduit ni en justice ni en grec ancien. Mais il s’amuse bien derrière ses barreaux…
Ainsi-soit-il !

Jacky Viallon est né le 13 janvier 1945 à Roanne. Après avoir suivi une formation de comédien, il fonde une compagnie théâtrale avec Danielle Bouvier et étudie à l’université le théâtre des XVIIIe et XIXe siècles. Depuis 1987, ses œuvres (pièces, romans et nouvelles) sont régulièrement éditées : Le Directeur des mouches paraît en 1991, Pièces drôles pour enfants en 1996, La Mécanique de l’autruche en 1997 (œuvre pour laquelle il a reçu le prix Beaumarchais), Le Jour où les poules auront des dents en 2005. Il a été primé et sélectionné trois fois consécutives au concours « Une scène pour la démocratie ». En outre, Jacky Viallon animait divers ateliers d’écriture (avec, entre autres, la Maison du Geste et de l’Image), donnait des cours de théâtre et écrivait pour des catalogues d’art en collaboration avec plusieurs plasticiens.

Ses textes sont régulièrement diffusés sur France Culture et étudiés en classes de primaire et de collège.

Jacky Viallon avait le regard d’un clown sur le monde, entre Ionesco et Frédéric Dard. Un monde de dérision affectueuse, d’absurde de voisinage, de rire partagé. Il y a quelques années, Jacky Viallon exposait à Avignon son "Histoire naturelle des objets bureaucratiques" avec la complicité du photographe Michel Baret. Chacun se souvient de lui, en Monsieur Loyal, contant ses histoires avec gourmandise à la table de son imagination. Il allait voir des spectacles avec une carte professionnelle sur laquelle à l’indication de la fonction était indiqué "Cornichon" ! Je me rappelle de sa fierté espiègle quand il la présentait, ce qui était à chaque fois une nouvelle occasion d’engager un dialogue extravagant avec ses contemporains.

C’est un exemple de la façon qu’il avait d’aborder les thèmes qui lui étaient chers, dans la littérature comme dans sa vie quotidienne.

Jacky tu nous manques déjà.

« J’essaye par l’humour de mettre en évidence la cruauté et la stupidité du « monde » dont, hélas, on fait tous plus ou moins partie. Je pense que le traitement satirique est la meilleure parade à la bêtise. Malheureusement les sujets de révolte ne manquent pas. Notre rôle en tant qu’artiste est de modestement aider à faire prendre conscience. Cette directive, un peu simpliste et naïve, nous revient souvent aux oreilles mais malgré tout on ne l’entendra jamais assez. » (Jacky Viallon)

http://jackyviallon.fr/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacky_Viallon
https://webtheatre.fr/_Jacky-Viallon_

A propos de l'auteur
Gilles Dumont

1 Message

  • Notre ami Jacky Viallon nous a quitté 14 juillet 2018 17:25, par Bertrand Marie FLOUREZ

    "Notre ami", je ne lui connaissais pas d’ennemi, hormis la bêtise, a quitté le fardeau de son corps mais son amitié, justement, nous reste et restera longtemps, très longtemps, parce que la poésie ne passera pas.

    Notre "réfugié poétique" est parti devant, en éclaireur du rire, de la joie, des beautés à vivre, de la "bonté qui vient",...

    Au revoir Jacky, à bientôt, au théâtre !
    Bertrand Marie Flourez

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