Signes de Carolyn Carlson et Olivier Debré
Une heureuse rencontre
« Signes » l’heureuse rencontre entre Carolyn Carlson et Olivier Debré
On peut dire que « Signes », pièce dansée à l’affiche cette fin de saison 2O22/2023 à l’Opéra Bastille par le Ballet de l’Opéra de Paris, est une incontestable réussite. Un peu plus d’un quart de siècle après sa création, cette heureuse rencontre entre la danseuse-chorégraphe américaine Carolyn Carlson et le peintre français Olivier Debré, tient bien la route : un public enthousiaste est d’ailleurs 2025 au rendez-vous.
Le Ballet de l’Opéra, temple de la danse classique qu’il a pour mission de perpétuer, prouve s’il en est besoin, qu’il est capable d’assimiler une expression plus contemporaine, plus inventive et différente.
La troupe interprète aussi bien « La Sylphide », « Giselle », « Le lac des cygnes » que les grandes compositions de Pina Bausch et de Maurice Béjart ». L’avantage aussi est qu’elles comportent un nombre conséquent d’interprètes. « Signes », à sa façon, renoue avec les Ballets Russes de Serge de Diaghilev, en réunissant un peintre devenu pour l’occasion décorateur, à une chorégraphe.
Le point de départ a été le choix fait par Carolyn Carslon de sept grandes toiles d’Olivier Debré, différentes les unes des autres par les couleurs le plus souvent chaudes et par l’atmosphère tantôt flamboyante ou intime. S’y ajoutent des formes et des objets qui contribuent à rendre mobile la toile dans cet espace qui prend vie avec les mouvements de la danse et n’est pas pour autant un tableau vivant ni une illustration : « C’est plutôt une sorte de poème sur la joie intérieure et le sourire (serein, grave, gai ou triste) qui traverse sept paysages », explique Carolyn Carlson.
Dans cet espace scénique, les danseurs évoluent par groupes diversement composés avec des gestes cultivés par Carolyn Carlson, saccadés et rapides, et avec des lignes souples et étirées. Les sept tableaux d’Oliver Debré sont reliés par deux personnages (un danseur et une danseuse) qui sont comme un fil conducteur de ce voyage abstrait et poétique au pays des signes.
La musique, de René Aubry, enregistrée sur ordinateur, a des parentés avec celles des répétitifs américains, marquée par une pulsation rythmique.
Opéra Bastille :1er,2,5,8,13,14 et 16 juillet 2023 – durée : 1heure25 – prix des places :15 à 131€
© Benoîte Fanton