Palais Omnisports de Paris-Bercy

Seu Jorge

Tropique du rocker

Seu Jorge

Brésil encore et toujours, Seu Jorge en est l’un des fiers représentants. Comme tant d’autres dans son pays, il s’inscrit dans la très riche musique brésilienne comme un " modernisateur ". Originaire des favelas de Rio de Janeiro, Jorge est tout d’abord directement connecté au petit peuple. Sa jeunesse (34 ans) est aussi son second atout. Après avoir créé un groupe de samba pop, Farofa Carioca, qui eut son heure de gloire au milieu de la décennie 1990, il revient avec un premier album solo très remarqué par la critique. Dans le même temps, il s’essaie au cinéma avec un rôle important dans le film La Cité de Dieu de Fernando Meirelles, sur les conditions de vie misérables des habitants des taudis brésiliens, qui lui vaut de devenir une star internationale, recevant aujourd’hui des propositions de metteurs en scène hollywoodiens.
La série de concerts donnés cet automne dans la salle L’Européen, à Paris, à l’occasion de la sortie de son second album Cru - produit par un label français, notons-le au passage - a permis de donner un aperçu encore plus exubérant du personnage. La scène, décorée comme une forêt tropicale (amazonienne forcément), était recouverte de différentes plantes jonchant le sol entre les différents instruments de musique disséminés (batterie, claviers, percussions, guitares...). D’emblée, le spectateur est accueilli dans un autre monde. Quand arrive le chanteur, avec sa silhouette féline et sa gueule charismatique, on sent un frisson extatique parcourir la salle qui, très vite, n’en peut plus de rester assise, préférant danser, ce qui n’est d’ailleurs pas chose facile dans cette petite salle. Mais la samba rock joyeuse et chaloupée du sieur a des effets plutôt euphorisants, lui-même, véritable show man (il n’est pas comédien par hasard) en rajoutant sur les effets expressionnistes de sa performance. Ainsi, lors d’une reprise hallucinée de Chatterton de Gainsbourg, le voici qui se blesse la lèvre inférieure avec le micro et se met à terre, comme pris de convulsions, donnant au morceau une approche vaudoue particulièrement originale qui va désormais le poursuivre telle une légende.

En première partie de M, les 27 et 28 novembre à Paris-Bercy.

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Abdessamed Sahali

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