Dystopia, une création d’Alfonso Barón, Hermes Gaido et Luciano Rosso
La folie technologique
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- 22 octobre 2022
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L’équipe de Un poyo rojo, spectacle qui a connu un succès international pendant une quinzaine d’années, revient avec une fantaisie présentée comme un deuxième volet. C’était une hilarante critique acrobatique de la masculinité vue sous son plus mauvais angle ! Le point commun avec Dystopia, outre l’équipe artistique qui est la même, serait cette dimension critique associée au formidable talent des deux artistes en scène.
A travers la fascination qu’exercent sur nous les écrans, le spectacle égratigne joyeusement une poignée de faits de société. Dans le cadre de l’émission de télévision Dystopia, animée par deux présentatrices qui rappellent le duo Catherine et Liliane de Canal +, encore plus caricatural, Alfonso Barón et Luciano Rosso présentent aux téléspectateurs leur nouvelle création. Sur scène, ils évoluent sur un fond vert, support technique à leurs invraisemblables inventions technologiques. Pas de magie ni de mystification, le public est complice de ce qui se trame sur le plateau. Des images projetées sur trois écrans enchaînent les situations les plus loufoques par le jeu de ressources technologiques qui permet d’incruster les corps des artistes dans l’image. Les danseurs et acrobates fabriquent sur le plateau en direct les images projetées simultanément et jouent tous les rôles. Si le spectacle démarre bien, on est vite lassé par des procédés trop répétitifs qui ne brassent rien d’autres qu’une prouesse technologique incontestable, mais vide de sens le plus généralement. On admire l’exceptionnel talent acrobatique d’Alfonso Barón et de Luciano Rosso, mais on se fatigue de devoir regarder en même temps leurs évolutions sur le plateau et les images sur les écrans qui défilent à toute vitesse. Le spectacle ne renoue pas avec le petit miracle de Un poyo rojo.