Paris - au Café de la Gare - Le 16 février et tous les derniers lundis du mois et en tournée
Vacances au bord de la guerre de Saïda Churchill et Romain Bouteille
Drôles d’embrouilles
Saïda Churchill reprend un texte ancien, pour mieux en déguster la drôlerie destructrice. Elle le commence en espagnol et, tout en alternant castillan et français, joue dans cette langue une dizaine de minutes. Il faut dire que son personnage totalement imaginaire a un père guérillero en Amérique latine et une mère aztèque. Cette femme, très vite, se met à adorer Proust, ses écrits et sa personnalité. Ainsi, elle peut dévaler à travers le siècle et croiser d’autres figures du XXe siècle, Picasso ou Hemingway, jusqu’à parvenir à ses cent ans. Elle était égérie, elle devient comédienne, donnant son corps à tout potentat metteur en scène, qui, sous le nom de Planchon ou Chéreau, lui glisse : « Vous connaissez le tarif ? » et l’entraîne dans son lit…
Tout est parodie, depuis la rose rouge dans les cheveux, la robe de dentelle noire, jusqu’au jeu faussement sérieux et innocent. La pièce s’amuse à faire tomber des têtes, à moquer des gloires devenues muséales. Elle dit aussi, sans solennité, en riant noir, que la guerre n’est jamais une chose dont l’espèce humaine peut se vanter. La drôlerie du récit vient de son impression d’embrouillamini : la narratrice semble se perdre dans ses histoires insensées et, pourtant, retrouve le bon fil, retombe sur ses pieds, au moment où on croyait la conteuse perdue et les pieds pris dans sa tapisserie. Saïda Churchill parcourt cet écheveau l’air de rien, un léger sourire au coin des lèvres. Elle a le don du second degré, qui n’est vraiment explosif que lorsque les attaques du récit sont pertinentes et non, comme c’est parfois le cas, gratuites, juste lancées dans le plaisir du délire entre amis. L’actrice, heureusement, est autant un personnage, une personnalité, que l’héroïne qu’elle a, avec Romain Bouteille, sortie de son imagination.
Vacances au bord de la guerre de Saïda Churchill et Romain Bouteille, avec Saïda Churchill.
– Le 16 février et tous les derniers lundis du mois à Paris, au Café de la Gare (01 42 78 52 51).
– Les 28, 29 et 30 janvier à Montpellier (34) au théâtre de la Plume 04 67 58 73 78.
– Le 5 février 2010 à Saint-Agrève (07) au Don Carlo 04 75 30 60 71.
– Le 6 février au Monastier-sur-Gazeille (43) 04 71 03 85 14.
– Les 26, 27 et 28 février à Manosque (04) à la Fourmi 04 92 72 90 42.
– Les 5 et 6 mars au Puy-en-Velay (43) au théâtre Le Mayapo 04 71 09 61 50.
- Les 10, 11,12 et 13 mars à Bourg-En-Bresse (01) théâtre Artphonème 04 74 23 11 56.
-Le 19 mars au Luxembourg à l’Abbaye de Neumunster
.
– Le 20 (ou 27) mars à Joinville-Le-Pont (94) au théâtre François Dyrek -01 48 85 09 29.
– Du 7 au 17 avril à Aix-en-Provence (13) au Piccolo-théâtre, 04 42 50 52 08.
