Toute l’histoire de la peinture en moins de deux heures

Un chroniqueur théâtralisé

Toute l'histoire de la peinture en moins de deux heures

Hector Olbak a été critique d’art, auteur de films sur l’art (pour la chaîne Arte surtout), et il aurait pu rester dans l’ombre, restant par l’écrit et la pellicule au service d’une histoire renouvelée de la peinture et des artistes qu’il aime. Mais, tout à coup, il a fait un saut, ou un show, sur la scène des théâtres. Son parcours de la création artistique " en moins de deux heures " qu’il effectue sur scène a commencé de façon modeste puis a connu le succès, flambant comme une traînée de poudre. A ses rendez-vous, donnés certains soirs de la semaine d’une salle à l’autre, le public est venu et vient toujours, nombreux, jeune, une grande curiosité dans les yeux.
Le critique s’est transformé en showman rieur mais sans oublier la nécessité de la pédagogie et de l’inscription du commentaire esthétique dans le débat culture contemporain. Il fait du théâtre en commentant les chefs-d’œuvre et en laissant libre cours à une verve personnelle. En fait, pour tout dire sur ce qui s’affiche dans les grands musées du monde, une séance d’une heure cinquante ne suffit pas. Obalk propose deux volets, tous deux partant du Moyen Age et allant jusqu’à l’ère moderne (notion difficile à définir, en gros jusqu’au cubisme et juste après) mais où les peintres choisis ne sont pas les mêmes. Le panorama auquel nous avons assisté privilégiait l’art italien, tout en vagabondant à travers d’autres cultures, essentiellement européennes. Un autre programme, également structuré comme un arbre généalogique de la création, s’arrête à d’autres peintres, à d’autres toiles. Mais, dans les deux cas de figure, c’est essentiellement l’art occidental qui est passé à la loupe, comme à la lumière d’un projecteur qui saisirait des scènes peintes dans un musée universel.
Ce qui plaît à Olbak, et ce qui est plaisant pour le spectateur, c’est de casser de temps à autre les idées dominantes. Ainsi, dit-il, ne surestimez pas les peintres français des XVIe et XVIIe siècles, les Italiens faisaient beaucoup mieux avant et aux mêmes siècles. Ayez le courage de comparer Van Gogh et Cézanne, vous pourriez saisir que le premier ne vaut pas le second. Donc certaines vérités en prennent pour leur grade, dans une fête tournoyante d’images (4000 tableaux en toile de fond !) et en compagnie de brillants musiciens qui jouent au présent les musiques des époques passées. Hector Olbak, gouailleur savant, est à ranger du côté de ces journalistes hussards qui pourfendaient les gloires adorées en leur temps et s’opposaient aux spécialistes et aux universitaires. A-t-il raison à chaque instant ? Il est là pour qu’on le discute à son tour. la principale qualité de ce chroniqueur du patrimoine est de toucher la peinture comme on touche un corps humain, avec les mots de la sensualité.

Toute l’histoire de la peinture en moins de deux heures d’Hector Obalk, par lui-même, dans sa mise en scène. Musiciens (violoncelle) en alternance : Raphaël Perraud, Florent Carrière, Pablo Schatzman.
Mai et juin au théâtre de l’Atelier et au théâtre le 13e Art, Paris. Dates (en général le lundi, le samedi) et horaires sur le site des théâtres et sur billetweb. Puis en Juillet, à Avignon au Théâtre Actuel.

Photo DR.

A propos de l'auteur
Gilles Costaz
Gilles Costaz

Journaliste et auteur de théâtre, longtemps président du Syndicat de la critique, il a collaboré à de nombreux journaux, des « Echos » à « Paris-Match ». Il participe à l’émission de Jérôme Garcin « Le Masque et la Plume » sur France-Inter...

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