Dominique toute seule

Ressentir la richesse essentielle d’être en vie

Dominique toute seule

Une thématique grave : solitude, abandon, dépression, précarité, marginalité. Une réalisation poétique, agrémentée de chants dans une atmosphère assaisonnée de féérique.

Au théâtre, le plus souvent, c’est le minimalisme qui suscite davantage la créativité. C’est bien le cas avec ce conte imaginé et scénarisé par Marie Burki. Deux interprètes, un fond de scène écran géant, des projecteurs judicieusement utilisés. Et en guise de résultat, une féérie qui stimule l’imaginaire grâce à la technique des ombres, quelques accessoires, du chant, un jeu corporel entre mime et chorégraphie, une connivence entre les interprètes

Les interprètes (une femme, un homme) sont narrateurs. Ils sont aussi dans l’action, comme s’ils appartenaient à la fiction, comme s’ils étaient les anges gardiens de Dominique. Elle et lui jouent donc ce que pense, vit, ressent ce personnage omniprésent mais pas vraiment visible. Sur un plateau nu, devant la blancheur d’un écran monumental, il va falloir tout créer pour que l’atmosphère de cette histoire s’élabore et touche les spectateurs.

Peu à peu, elle et lui, à travers des mots simples, des chants scandés, musés, l’ombre portée de leur corps, des déguisements, font surgir des parts du personnage qui dialoguent entre elles par leur intermédiaire. Cela se passe, finalement, en forêt, il y a beaucoup de choses à évoquer. Le décor se révèle découpé en noir et blanc ; il suggère le mystère des nuits forestières, ses peurs mais aussi ses merveilles végétales ou animales. C’est là que Dominique est confrontée à sa perception anxiogène de disparaître progressivement aux yeux d’autrui. C’est là qu’elle se reconstitue un univers personnel.

Les ingrédients des traditionnels contes de fées se retrouvent dans cette réalisation. Elle en appelle au patrimoine mythologique du passé. Elle remet le public adulte en enfance, prolonge les histoires racontées aux plus jeunes. Rien n’est trop (sauf peut-être un pastiche de Céline Dion qui s’étire) et le merveilleux s’installe sans qu’on ait envie de remettre en cause cette part d’irrationnel qui constitue le charme des légendes. Et aboutit en la croyance positive que malheur et vicissitudes sont susceptibles de devenirs vecteurs d’une réaction dynamique vers une vie à poursuivre.
Durée : 45’
Dès 7 ans
06 > 27 juillet 2023 à 9h30 Théâtre des Doms Avignon (F)

En tournée :
29 > 30 septembre 2023 Espace Delvaux Boitsfort (B)
16 > 18 octobre Abattoirs de Bommel Namur (B)
11 > 12 novembre Festival Export/Import, Théâtre La montagne magique Bruxelles (B)
14 16 novembre Archipel 19 Berchem Sainte Agathe (B)
20 > 21 novembre Centre culturel de Colfontaine (B)
23 > 26 novembre La Roseraie Bruxelles (B)
28 > 30 novembre Maison de la culture Arlon (B)
03 > 04 décembre Centre culturel de Uccle Bruxelles (B)
06 > 12 décembre Théâtre La montagne magique Bruxelles (B)
15 > 17 décembre Théâtre de Haguenau (F)
03 janvize 2024 Festival Noël au théâtre, Centre culturel de Huy (B)
10 > 13 janvier Centre culturel Jacques Franck Bruxelles (B)
17 > 19 janvier Centre culturel de Braine L’alleud (B)
22 > au 24 janvier Centre Culturel de Aubange (B)
28 >1er fév. 2024 EDEN – Centre Culturel de Charleroi (B)
07 > 09 février Très tôt Théâtre Quimper (F)
15 > 17 février Les Chiroux Liège (B)
Ma 20 févier Centre ulturel de Ciney (B)

Création : Marie Burki, Garance Durand Caminos, Tom Geels
Ecriture et mise en scène : Marie Burki
Interprétation (en alternance) : Garance Durand Caminos ou Leïla Devin, Tom Geels ou François Regout
Création lumière : Inès Isimbi
Création sonore : Gilles Péquignot, Tom Geels
Chorégraphies : Garance Durand Caminos
Costumes : Carla Pivetta et création collective
Création plastique : Zaëll de Coster
Régie générale : Khaled Rabah
Régie (en alternance) Inès Isimbi ou Khaled Rabah ou Marie Burki
Regard complice : Jean Debefve
Coproduction Compagnie Au détour du Cairn
Soutien : Fédération Wallonie-Bruxelles, Fonds Marie-Paule Delvaux-Godenne (Fondation Roi Baudouin), DRAC Grand-Est.
Partenariats, accueils en résidence : l Créa (Kingersheim), CCAS-CMCAS (Mulhouse),, Centre culturel Wolubilis, ékla – centre scénique de Wallonie pour l’enfance et la jeunesse, Résidence d’artiste du pays des Collines, Quai 41
¨Photo © DR

Lire : Marie Burki, « Dominique toute seule », Carnières, Lansman, 2023, illustrations : Antoine Blanquart (10€)

A propos de l'auteur
Michel Voiturier
Michel Voiturier

Converti au théâtre à l’âge de 10 ans en découvrant des marionnettes patoisantes. Journaliste chroniqueur culturel (théâtre – expos – livres) au quotidien « Le Courrier de l’Escaut » (1967-2011). Critique sur le site « Rue du Théâtre »...

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