jusqu’au 31 janvier 2015
Roses de Nathalie Béasse
Roses, une variation expérimentale, "performative", chorégraphique, sur Richard III. Roses fait écho au magnifique spectacle de Georges Lavaudant, La Rose et la Hache (1979, 1984), variation crépusculaire autour de la figure de Richard III dans laquelle trônait une immense table, le vin évoquait, comme ici, le sang et les corps avaient leur langage chorégraphique. Pour Nathalie Béasse, Roses "serait une fresque de Carpaccio ou de Piero della Francesca... une expérience organique autour de Shakespeare". Le metteur en scène entend s’intéresser plus à l’entourage qu’au personnage central, interprété par quatre comédiens pour montrer qu’on a tous quelque chose de Richard III. Cela tient du travail de plateau qui devrait nourrir le spectacle futur. Une table immense occupe l’espace sur laquelle les verres sont remplis d’un vin rouge sang d’une manière très sophistiquée. Les scènes, prises dans le désordre, se juxtaposent à vive allure, comme des entités isolées, usant d’un vocabulaire scénique varié (scène comique de manipulations, mise en scène d’un portrait du roi en vue de la photo officielle, nature morte avec trophées de chasse, etc.) et le texte est proféré en anglais et en français. On a d’autant plus de mal à suivre l’intention du metteur en scène que le spectacle, décousu, exige du spectateur une parfaite connaissance préalable de l’oeuvre. Un théâtre très expérimental qui nous laisse un peu sur le bas-côté du chemin malgré quelques moments intéressants.
Roses, conception, mise en scène et scénographie de Nathalie Béasse. Fragments de Richard III de Shakespeare. Traduction Jean-Michel Déprats. Lumières Natalie Gallard. Musique Nicolas Chavet. Avec Sabrina Delarue, Etienne Fague, Karim Fatihi, Erik Gerken, Béatrice Godicheau, Clément Goupille, Anne Reymann. Au théâtre de la Bastille jusqu’au 31 janvier 2015, du lundi au samedi à 20h. Durée : 1h30. Rés. 01 43 57 42 14.