Naples (Italie) du 4 au 27 juin 2010

Napoli Teatro Festival Italia

Napoli Teatro Festival Italia

Créé en 2008 à l’initiative de la Fondation Campania dei Festival présidée par Rachele Furfaro, ce festival dirigé par Renato Quaglia, ancien responsable des arts de la scène à la Biennale de Venise, compte dès aujourd’hui parmi les plus importantes manifestations européennes du genre. Par sa programmation ambitieuse, ouverte sur le croisement des expressions et des formes du théâtre d’aujourd’hui, qui passe par l’initiation, la production ou le soutien, de créations nationales et d’artistes venus du monde entier. Certaines réalisées judicieusement en fonction des espaces de représentation répartis dans la capitale de Campanie. Pour cette nouvelle édition qui se déroulera du 4 au 27 juin 2010, vingt-trois lieux seront investis à travers la ville, des théâtres - dont le prestigieux San Carlo (1737), finement rénové - mais également divers bâtiments dont l’histoire fait partie de celle de Naples, en particulier pour cette année, l’ancienne brasserie de Miano, l’Asile de nuit, les escaliers du Petraio, quartier espagnol napolitain, ou encore le Jardin botanique royal.

Teatro San carlo

Ex Birreria di Miano (ancienne brasserie)

Laisser du temps au temps

Outre l’éclectisme de sa programmation, cette nouvelle édition est placée sous le thème du temps de représentation, à travers trente-cinq spectacles dont la durée varie de douze heures à dix minutes, avec même un feuilleton – théâtral signé Manuela Cherubini réparti sur les vingt journées du festival. Parmi ceux-ci, la création en avant-première (les 29 et 30 mai) du Québécois Robert Lepage, Lypsynch (“chanter en playback”) qui, durant neuf heures, proposera neuf histoires en mêlant, comme à son habitude et avec sa dextérité, les nouvelles technologies au jeu théâtral. Peter Stein, ne sera pas en reste avec une adaptation des Démons (I Demoni) de Dostoïevski – présentée à l’Odéon en septembre prochain – d’une durée de douze heures, inscrite dans une journée complète en compagnie de sa troupe. Mais la temporalité théâtrale sera expérimentée au maximum dans le quartier du Piero, avec la représentation dans ses ruelles deCrime et Châtiment (Delitto e castigo) par les metteurs en scènes Gaetano Ventriglia et Silvia Garbuggino, étalée sur deux jours, nuit d’hôtel incluse. Ces “marathons” trouveront un contre-point à l’autre extrémité, avec des impromptus très brefs interprétés par cinq compagnies théâtrales dans divers lieux usuels de la cité à partir de courtes pièces commandées à dix écrivains italiens autour des thèmes de l’attente, (L’Attesta). Entre ces extrêmes, le festival ne pouvait ignorer le football, auquel les napolitains portent un véritable culte, une année de Coupe du monde. Deux spectacles lui seront consacrés, l’un par le metteur en scène bosniaque Haris Pasovic, l’autre sous la forme d’un concert – spectacle dirigé par Roberto de Simone dédié à l’ancienne idole des tifosis du club local, Diego Maradona. Après Jean-Louis Martinelli et David Lescot, la présence française sera assurée par Michel Didym metteur en scène du Tigre bleu de l’Euphrate de Laurent Gaudé, tandis que plusieurs créations viendront d’horizons divers. Parmi celles-ci, Cabaret–Hamlet de Matthias Langhoff, Roméo et Juliette par le jeune metteur en scène anglais Alexander Zeldin, L’Avare, réalisé par Jorge Lavelli avec le comédien espagnol José Ramón Fernández, Emmanuel Kant de Thomas Bernhard, Frankenstein, tiré du roman de Mary Shelley par le metteur en scène Gustavo Tambasco… A découvrir également les applications technologiques et visuelles pour le théâtre du plasticien de Singapour, Ming Wong, de la compagnie chilienne TeatroCinema, de Lisa Ferlazo pour un spectacle inspiré par le Mahagonny de Brecht et du jeune metteur en scène napolitain Benedetto Sicca pour la création des Adieux d’Arianna Giorgia Bonazzi. Un peu de danse, de la musique et quelques performances complètent cette programmation alléchante à plusieurs titres.

Lipsynch de Robert Lepage

Mais comme tout festival à succès, le Napoli Teatro connaît depuis l’an passé son “off”, baptisé en référence à celui d’Edimbourg, “E45 Fringe” et qui accueillera cette année trente-neuf spectacles de jeunes compagnies venues de Belgique, du Brésil de Grande-Bretagne, de Russie, et naturellement de différentes régions de l’Italie. A leurs côtés, la Compagnie française Vue sur Scène, avec Monologue avec valise, de et avec Guerassim Dichliev dans la mise en scène de Costantino Raimondi. Ces spectacles seront présentés dans différents théâtres de la ville, mais aussi dans des lieux publics investis pour l’occasion : auditorium, cabaret et églises. Comme dans d’autres rendez-vous similaires, l’occasion de faire de découvertes à travers cette nouvelle édition, qui se veut une étape de la route européenne E 45, amorcée depuis la Finlande pour créer un axe d’échanges de cultures entre le Nord et le Sud. Autant de bonnes raisons pour mettre le cap sur Naples, en profitant des charmes de la ville et de son environnement.

Informations : info@napoliteatrodestival.it Tel/fax : + 39 081 19560383

A propos de l'auteur
Jean Chollet
Jean Chollet

Jean Chollet, diplômé en études théâtrales, journaliste et critique dramatique, il a collaboré à de nombreuses publications françaises et étrangères. Directeur de publication de la revue Actualité de la Scénographie de 1983 à 2005, il est l’auteur de...

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