Ali Baba et les 40 batteurs
Interview de Daniel Dumoulin, compositeur du spectacle
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- 31 janvier 2011
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Gardant un souvenir marquant de son passage par l’école Dante Agostini de Paris, Daniel Dumoulin créé une école jumelle du même nom à Toulouse avec le soutien de son ancien professeur. Après sa rencontre avec Philippe Couret qui change sa carrière, il créé l’association Drum Summit. Le temps passe et la magie opère grâce à une recette originale encore jamais réalisée. Un conteur, des décors féériques, 40 batteurs et deux gourous de la batterie, André Ceccarelli et Minimo Garay. Ensemble ils se rejoignent sur la même scène pour offrir à tous les publics un spectacle festif et renversant : Ali Baba et les 40 batteurs.
Daniel Dumoulin, compositeur du spectacle, livre quelques secrets enfouis dans sa
caverne. Sésame ouvre-toi !
- Comment est née l’idée de l’association Drum Summit et du spectacle Ali Baba et les 40 batteurs ?
L’association Drum Summit est née il y a une dizaine d’années après la rencontre de Philippe Couret -programmateur de la salle Nougaro- et de moi-même, qui dirige l’école de batterie Dante Agostini à Toulouse. Nous avons commencé à organiser des concerts, puis un jour nous nous sommes dit qu’ensemble nous allions concevoir des spectacles. De cette rencontre est né le spectacle Ali Baba et les 40 batteurs.
- Comment les 40 batteurs du spectacle ont-ils été sélectionnés ?
Je dirige une très grande école de batterie, j’ai donc naturellement sélectionné les 40 musiciens du spectacle parmi mes élèves.
- Comment André Ceccarelli et Minimo Garay, deux grands batteurs, ont-il rejoint le projet ?
Ce sont des amis que nous connaissons bien car ils suivent l’école depuis longtemps. Ils y viennent chaque année et nous avons l’habitude de travailler ensemble. Ils se sont associés à un certain nombre de projets de l’école, il était donc naturel qu’ils participent à ce spectacle.
- D’où tirez-vous l’inspiration musicale de votre spectacle ? Pourquoi avoir choisi le conte d’Ali Baba en particulier ?
A cause du titre Ali baba et les 40...batteurs. L’écriture est inspirée du conte d’Ali Baba et les 40 voleurs et c’est une adaptation très libre. J’ai fait un travail de relecture et de compréhension de ce conte. Pour la partie musicale, je me suis inspiré du répertoire afroaméricain, des rythmes traditionnels. Ce sont les rythmes que l’on joue à la batterie en général.
Vous pouvez jouer des standards jazzy, cubains ou encore brésiliens, ça s’accorde toujours à la batterie.
- Pourquoi avoir choisi la batterie comme unique instrument de votre spectacle, quelle est sa force ?
C’est l’unique instrument parce que le challenge était de réunir 40 batteurs sur la même scène, ça n’a jamais été fait. C’est un peu comme constituer un orchestre de 40 violons. Et c’est aussi une manière de faire comprendre que le rythme est central à l’expression artistique, donc je ne traite que de lui et pas du reste.
- Pouvez-vous nous parler de Tom Ben Ali Baba, incarné par le comédien Tom Pozieux.
Quelle a été l’évolution du spectacle et de ce personnage principal ?
Le spectacle a été réécrit trois ou quatre fois et le sera sans doute encore car il n’y a rien de fixe pour le moment. C’est sûr que le personnage de Tom Ben Ali Baba est complètement déjanté, un fou du roi. C’est un bouffon qui raconte une histoire improbable et qui part de beaucoup de certitudes pour arriver à une remise en question. Alors de là à dire qu’il y a une métaphore sur ce qu’est la vie, je ne sais pas, c’est possible. Voilà comment il évolue dans le spectacle. Après, dans l’écriture en elle-même, il y a ce qui est écrit noir sur blanc dans le
scénario et ce qu’en fait le comédien. Tom Pozieux donne un corps au rôle et a une façon bien à lui de l’interpréter.
- A ce jour, combien de fois a été présenté Ali Baba et les 40 batteurs ?
Nous avons joué une dizaine de fois et accueilli environ 8000 spectateurs.
- Ali Baba et les 40 batteurs aux « States », mythe ou réalité ?
La tournée à l’étranger c’est simplement une blague que l’on fait sur notre site, c’est à prendre au second degré. Le titre Ali Baba et les 40 batteurs, c’est déjà une blague. Tout est traité au second degré dans ce spectacle. C’est tellement loufoque. Pour jouer il nous faut une scène de 14 mètres sur 14. Imaginez ce que cela représente. Pour nous déplacer, il nous faut un autobus de 55 places et un poids lourd. Et si on arrive dans un endroit, il nous faut monter une
quarantaine de batteries…Tout est impossible ! Rien que pour faire un repas, nous sommes 60 à table avec Ali Baba. Si vous voulez faire un spectacle impossible, faites celui là !
- Comment pourriez-vous décrire votre spectacle pour donner à nos lecteurs l’envie de le voir ?
Je citerais la phrase de Leopold Sedar Senghor : « Le rythme, c’est l’architecture de l’être ».
C’est la plus belle chose.
Infos DVD : en vente sur le site sallenougaro.com
Prochaine date : 18 février 2011 à 20h30 Halle aux grains à Toulouse.