Paris, Théâtre du Rond-Point, jusqu’au 27 juin
Le soir des lions de François Morel
Le rieur au grand cœur
La chanson qu’aime François Morel, c’est une chanson à l’ancienne, pas si loin de Francis Lemarque, Francis Blanche et Jacques Prévert. D’ailleurs il intègre un air de Brassens. Mais le goût des mots savoureux, des émotions qui surgissent tout à coup dans le rire, de la nostalgie qui envahit les couplets, des farces et attrapes élevées au niveau de la poésie, de la mort qu’on affronte avec l’épée de la moquerie, ce n’est en rien démodé. D’autant plus que Morel fait une incursion remarquée dans le répertoire politique, en s’attaquant aux néo-nazis qui profanent les tombes des Juifs et à Sarkozy qu’il définit comme « un cas sociaux ».
Il chante devant un bric-à-brac où se côtoient son vieil ours en peluche, une mondaine en statue de cire, des bassines en laiton, les lampions des fêtes populaires et ses trois excellents musiciens. « La sera leoni, il giorno coglioni » : le soir des lions, au matin des pauvres cons » : cette phrase d’un restaurateur italien lui a inspiré le titre et l’atmosphère un peu foraine de la soirée. Il chante en multipliant les clowneries et en touchant au cœur par surprise. La grande classe !
Le Soir des lions, textes de chansons et récital de François Morel, musiques d’Antoine Sahler et Reinhardt Wagner, mise en scène de Juliette, décor de Nils Zachariasen, lumières de Gaëlle de Malglaive, costumes de Pascale Bordet, son de Yoan Corchia, avec François Morel et les musiciens Lisa Cat-Berro, Muriel Gastebois, Antoine Sahler.
Théâtre du Rond-Point, tél. : 0 892 701 603, jusqu’au 27 juin (1 h 30).