Paris, Manufacture des Abbesses jusuq’au 28 janvier 2012
La Confession du pasteur Burg de Jacques Chessex
La vengeance de l’homme de Dieu
La littérature française a La Faute de l’abbé Mouret de Zola. La littérature suisse a La Confession du pasteur Burg de Jacques Chessex. A chaque pays et à chaque religion ses serviteurs dévoyés. Celui de Jacques Chessex est fou de colère. Il n’est plus aimé de ses paroissiens qui estiment ses sermons outranciers. Il est prêt à se venger. Puisque le sexe peut être le moyen de la vengeance, il entreprend de séduire la fille d’un commerçant pour qui il n’a que haine. Mais voilà que la jeune fille, qui est l’une des catéchumènes, ne lui déplaît pas. Et voilà que cette adolescente tombe enceinte…
Il n’était pas évident que ce grand texte littéraire devienne une parole de théâtre. Cela le devient dans la simplissime mise en scène de Didier Nkebereza, qui n’utilise pas le moindre décor mais juste les contradictions d’un homme tantôt replié sur lui, tantôt en train d’exploser. Cet homme est joué par un comédien remarquable, Frédéric Landenberg, qui a beaucoup joué ce texte en Suisse et le présente actuellement à Paris. La mise en scène lui demande parfois des gestes excessifs, des cris violents, qui avaient sans doute été conçus pour des salles plus grandes que la Manufacture des Abbesses. Mais le comédien est le plus souvent impressionnant de justesse dans la traduction du désarroi, du tourment et de l’âpreté. Un bel instant de vérité théâtrale.
La Confession du pasteur Burg de Jacques Chessex, mise en scène de Didier Nkebereza, avec Frédéric Landenberg. Manufacture des Abbesses, 19 h, tél. : 0142 33 42 03, jusqu’au 28 janvier. (Durée : 1 h 05).