Derniers coups de ciseaux
Un spectacle haut en couleur pour les apprentis détectives, follement gai !
Effervescence dans le salon de coiffure de Mr Canard. Le dit Canard est un jeune homme charmant qui aime le jaune, il arbore un t-shirt…. jaune poussin assorti d’un petit short de la même couleur. Il tient ce salon de coiffure avec son arpette, une jeune femme fort séduisante qui sait ne rien craindre de son patron. Un pauvre égaré pénètre dans le salon, le passage au bac rime avec grandes eaux, il est shampooiné, étrillé arrosé. Il reste d’un stoïcisme désarmant. D’autres clients, futurs candidats à l’étrillage entrent : il y a un homme d’affaire très sérieux accroché à sa mallette, l’autre est plus décontracté du genre Nounours au réveil, et Madame Bioret une habituée.
Si, si il y a en a, comme quoi. Monsieur Canard est nerveux, le salon est inondé de musique classique. Il craque, la locataire du dessus, ex-grande pianiste, joue à longueur de journée. Canard a ses nerfs, il voudrait par tous les moyens que cela cesse. Au gré des shampoings toniques, des coupes aléatoires et des va-et-vient du salon, mille petits détails nous échappent complètement. Tout d’un coup la police fait irruption il y a eu un meurtre et la police est sûre et certaine que l’assassin est dans le salon de coiffure. Mais qui est mort, et l’arme du crime où est-elle. La lumière se fait et nous, spectateurs, sommes mis à contribution. L’inspecteur ne rigole pas. Les interrogatoires vont mettre tout le monde sur la sellette.
La grande question qu’il faut se poser, selon le principe de Saint Agatha Christie : à qui profite le crime ?
La deuxième sommes-nous assez observateurs pour accuser quelqu’un ?
Fini l’obscurité anonyme de la salle, la lumière est allumée et l’inspecteur veut tout savoir, il est prêt à tout entendre. Et enfin nous pouvons poser en direct nos questions. Ne comptez pas sur nous pour vous dire qui est l’assassin, peut être que demain ce ne sera pas lui ou elle.
Depuis Le tour du monde en 80 jours et Mission Florimond nous connaissons bien cette équipe de malfaiteurs. Le chef de bande c’est Sébastien Azzopardi, passé maitre dans le détournement de comédiens, son acolyte Sacha Danino avec qui il prépare ses coups, ses hold-up de succès. Certains théâtres ont connus des salles pleines et riantes sans aucunes remises de peine. Ces lieutenants comédiens dont le dangereux Romain Canard. Ce dernier a pris la couverture peu discrète de coiffeur « addict » au jaune et à un code vestimentaire très discret.
Il a fait parti de la bande des 80 Jours une véritable escroquerie puisque le spectacle ne durait même pas deux heures. L’homme à la mallette c’est le dangereux Yan Mercœur dit Phileas le dandy. On ne peut rien vous dire sur Olivier Soliveres car il n’aime pas que l’on parle à tort et à travers. Tel le dompteur au milieu des fauves, il tient en respect un public déchainé qui veut mener l’enquête, il a forte partie à faire tous les soirs. Les souris ravageuses de la bande sont Domitille Bioret dite la bourge, elle navigue entre Sacha Guitry et Azzopardi mais faites bien attention à elle.
Mademoiselle Lefoul dite Mademoiselle Frisure, dangereuse manieuse de bigoudi. Que vous dire de Bruno Sanches sinon qu’il cache son jeu.
Un nouveau succès pour Sébastien Azzopardi et sa bande de malfaiteur qui savent nous captiver pour ce spectacle interactif, qui donne envie de le partager avec des amis et de voir si le coupable est bien le même tous les soirs. Il est assez rare de voir des pièces policières en France mais ce spectacle mettrait Maigret sens dessus dessous et Hercule Poirot aurait sa moustache toute défrisée. Jubilatoire !
Un spectacle de Marilyn Abrams et Bruce Jordan texte français de Sébastien Azzopardi et Sacha Danino d’après Paul Pörtner
Mise en scène de Sébastien Azzopardi
Avec Domitille Bioret, Romain Canard, Réjane Lefoul, Yan Mercœur, Bruno Sanches, Olivier Solivérès
Théâtre des Mathurins Loc 01 4265 90 00
