A Paris la mairie du XXe célèbre les 140 ans de la Commune

La commémoration d’un héritage

A Paris la mairie du XXe célèbre les 140 ans de la Commune

En célébrant jusqu’au 28 mai, le 140e anniversaire de la Commune, par toute une série de manifestations qui vont du théâtre au cinéma en passant par des visites guidées, des conférences et expositions, la mairie du XXe nous rappelle ce que notre République doit à La Commune

Soudaine, fulgurante, la Commune de Paris symbolise encore aujourd’hui l’espoir d’égalité et de justice sociale qui la porta. Née sur la butte Montmartre en défendant les canons de la ville, le 18 mars 1871, la Commune de Paris s’acheva le 28 mai, dans un effroyable bain de sang, aux portes du cimetière du Père Lachaise . Soixante dix jours qui ont à la fois ébranlé le pays et semé les graines des principes et des lois qui nous régissent aujourd’hui. En ces temps de débats sur la laïcité, il n’est pas indifférent de se souvenir que la Commune décréta la séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’instruction laïque et obligatoire pour tous, garçons et filles. De même par le nombre de femmes qui, comme Louise Michel, se battirent aux côtés des Fédérés, on peut dire que la Commune fut une étape importante sur le chemin de l’émancipation des femmes.

Les différentes manifestations et notamment les spectacles programmés par la mairie du XXe nous font revivre les grands moments d’une histoire dont notre mémoire collective ne retient que la dimension tragique en raison de la semaine sanglante qui la ponctua et la terrible répression dont les communards furent l’objet. Vingt mille fusillés sans jugement et plus de quatre mille déportés en Nouvelle Calédonie. Parmi eux Louise Michel .
Ainsi que nous le raconte L’affaire d’un printemps, saisissante fresque historique et intimiste dans laquelle s’affrontent tous les points de vue, ceux des communards comme ceux des bourgeois, et dans laquelle 22 comédiens incarnent 56 personnages (12 avril au Ier mai).

Louise Michel ne pouvait être absente d’une telle commémoration. Elle sera donc là, avec le spectacle musical conçu par Marie Ruggeri avec la complicité du musicien Christian Belhomme. Loin de l’image d’Epinal ou de l’icône où on la fige parfois, c’est une Louise Michel plus intime, une femme vieillissante face à ses blessures et à ses doutes que propose Marie Ruggeri avec Louise Michel, écrits et cris composé à partir de ses mémoires et de sa correspondance (14 avril 1er mai).

Pour sa part, Marianne Sergent en qui on voit souvent « un Coluche au féminin », estime qu’on peut parler de choses graves avec humour, ce qu’elle fait avec Vive la Commune . En complicité avec Daniel Gros et à partir de la chanson d’Eugène Pottier « Elle n’est pas morte… », elle articule une ballade dans « ce Paris debout, ce Paris d’espoir » qu’est la Commune. La chanson de Pottier devient une véritable boîte à malices dont chaque couplet fait surgir l’Histoire et permet de rencontrer Jules Vallès, Victor Hugo, Louise Michel , et bien d’autres hautes figures du temps, mais est aussi prétexte à des détours désopilants du côté de la France d’aujourd’hui (du 3 au 7 mai).

Les trois spectacles sont à l’affiche du Théâtre de Ménilmontant.
Téléphone : 01 46 36 03 43 /
www menilmontant.info

Programme complet sur www.mairie20.paris.fr

A propos de l'auteur
Dominique Darzacq
Dominique Darzacq

Journaliste, critique a collaboré notamment à France Inter, Connaissance des Arts, Le Monde, Révolution, TFI. En free lance a collaboré et collabore à divers revues et publications : notamment, Le Journal du Théâtre, Itinéraire, Théâtre Aujourd’hui....

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