Renoir mon père par Jean Renoir
Marcel Maréchal lit son livre de chevet.

On n’avait pas revu Marcel Maréchal depuis plusieurs années. Le grand comédien, découvreur de Jean Vauthier et Jacques Audiberti, l’ex-directeur de la Criée à Marseille, semblait s’être retiré du métier. Il n’en est rien. Le revoilà dans une lecture, mais dans la lecture d’un de ses livres de chevet, Pierre-Auguste Renoir, mon père de Jean Renoir. Dans cet ouvrage, le cinéaste raconte son père, dans un élan filial mais aussi dans le regard d’un artiste qui doit tout à celui qui l’a formé. Les années d’adolescence de Jean correspondent au déclin physique d’Auguste. Le peintre est perclus de douleur, tient difficilement ses pinceaux mais il ne quitte pas son atelier, il veut peindre et dessiner jusqu’à la mort. Pendant ce temps-là, le monde change, devient commercial. Pierre-Auguste résiste à tout et se confie à son petit-fils ses secrets pour inscrire la beauté sur la toile
Le texte est très méditerranéen, illuminé par la lumière du midi. Marcel Maréchal est lyonnais (ça tombe assez bien : Renoir dit son amour de l’authentique Guignol de Lyon). Mais le comédien sent avec Auguste Renoir une sorte de gémellité, dans l’amour de la nature et dans la volonté d’un dépassement permanent dans la pratique de l’art. Et avec Jean Renoir une évidente fraternité, fondée sur un certain épicurisme, sur un goût de l’allégresse. Marcel Maréchal lit avec une gourmandise émue un évangile artistique
Pierre-Auguste Renoir mon père de Jean Renoir, lecture de Marcel Maréchal.
Théâtre de Poche-Montparnasse, Le lundi, 19 h, jusqu’au 8 juillet, tél. : 01 45 44 50 21. (Durée : 1 h 10).
Photo Nicolas Lartigue.