Les Afropéennes d’après Léonora Miano
Des femmes à a double culture
AfricaParis, c’est l’occasion de découvrir une Afrique peu connue, celle qui vit à Paris. L’organisatrice, Eva Doumbia, livre ses goûts, ses adresses, ses complicités. Mais ce qui nous intéresse en premier lieu, c’est le théâtre qu’elle fait, puisqu’elle est avant tout metteur en scène et actrice et dirige une compagnie, la Part du pauvre, dont les spectacles ont été jusqu’alors donnés à Marseille, à Paris et dans divers pays africains. Tandis qu’elle travaille à une grande fresque pour la Criée de Marseille, elle vient présenter un spectacle très original, Les Afropéennes, tiré du livre de Léonora Miano (romancière franco-camerounaise qui obtint le prix Fémina en 2013, à ‘écriture magnifique). Ce concept d’ »afropéenne » est encore peu connu et très juste. Il désigne des femmes qui sont au carrefour de deux cultures, dont la vie et la philsophie ne sont pas celles de leurs mères ni des femmes oppressées de certaines banlieues. Ici, quatre femmes qui se sont connus à l’Université disent et montrent qu’elles aiment le plaisir, la liberté, le sexe ; elles se moquent du pouvoir des hommes et préparent les nouvelles générations à une nouvelle forme de société. La soirée au dialogue vif fait appel aussi à la danse, à la musique et à la cuisine. Les actrices sont plus nombreuses que les acteurs : Anne Agbadou-Masson, Laetitia Lalle Bi Bénie, Ludmilla Dabo, Atsama Lafosse, Jezabel D’Alexis et Massidi Adiatou, Alvie Bitemo. C’est un monde qu’avec le talent de toute une équipe, joueuse et rieuse, Eva Doumbia révèle et qui est déjà l’une des composantes importantes de la société où nous vivons. Une première à Paris, après la création de cette pièce dans le festival d’Avignon off 2013.
AfricaParis : théâtre, concert, beauté, mode, exposition, rencontres, jusqu’au 15 février. Les Afropéennes de Léonora Miano, lees 13, 14, 15, 21, 22 février, 20 h 30.
Carreau du temple 4, rue Eugène Spullier 75003 Pris, 01 83 81 93 30.
Photo P. M. Balthazar.