Le Paris de Scapin d’après Molière
Les marlous des années 50
Les Fourberies de Scapin est l’un des classiques qui inspirent le plus les jeunes équipes. Il y a tant d’insolence à prendre dans cette histoire d’un complot mené par les nouvelles générations contre les vieillards ! On a vu la pièce transposée dans un esprit banlieue (c’est le cas de la mise en scène de Jean-Philippe Daguerre, toujours à l’affiche du théâtre Saint-Georges). A l’opposé, Alain Aubert Carlin, au théâtre Clavel, maintient Scapin dans le terreau français rétro. L’action se passe dans les années 50, sur une place dont le bistrot central s’appelle Chez Argante. Les gens qui passent par là, boivent un verre, flânent, tournicotent, s’assoient en plein air, cherchent à berner les uns ou les autres, s’aiment ou se fâchent. Ils ont des airs de titis, de marlous, de loufiats et de putes. Ils chantent aussi, beaucoup : de l’Edith Piaf et des chansons réalistes, dont les couplets s’accordent souvent aux événements qui se produisent. Si le titre a été modifié (Le Paris de Scapin), le texte est joué presque intégralement et fidèlement.
Le spectacle ne tient pas toujours sa ligne (pourquoi introduire une chanson de la comédie musicale Cabaret, qui n’a pas le moindre rapport avec Paris ?). Mais il a du charme, de l’entrain, de la malice. C’est une belle équipe, à la tête de laquelle Alain Aubert Carlin campe un Scapin tendrement roublard.
Le Paris de Scapin d’après Les Fourberies de Scapin de Molière. Adaptation : Alan Aubert Carlin. Mise en scène : Alan Aubert Carlin. Avec : Alan Aubert-Carlin, Daria Levannier, Jean-Pierre Hutin, Alex Vicaire, Paul Margenest, Estelle Darazi, Morgan Laquerre, Clémentine West, Céline Motte, Anne Sophie Valentine. Accordéon live sur scène : Anne Sophie Valentine. Créations visuelles : Arwen Design. Décors : Les Bretons.
Théâtre Clavel, le lundi à 19 h 30, tél. : 09 75 45 60 56, jusqu’à la fin mars.
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