Paris, Théâtre Poche-Montparnasse
La Gloire de mon père de Marcel Pagnol
Marcel et les chasseurs
Un peu usés par les dictées et des adaptations de toutes sortes, les souvenirs de Pagnol reviennent là dans leur fraîcheur initiale. C’est qu’il n’y a qu’un acteur en scène, Antoine Séguin, avec foulard et gilet peu ou prou camarguais, et une mise en scène de Stéphanie Tesson qui ne se préoccupe que de simplicité et de grâce. C’est un moment d’enfance : le petit Marcel, emmené loin de la ville, dans une maison près d’Aubagne, écoute les grandes personnes, qui parlent surtout de traquer du gibier. Tout sera fait pour l’éliminer de la chasse, mais lui saura suivre les chasseurs alors qu’on le croit trompé sur la date de l’expédition et endormi. Sauf que ce jour-là ne sera pas tout à fait une partie de plaisir.
L’une des belles idées, c’est de ne pas jouer tout le temps avec l’accent du midi. Le petit Marcel conteur parle sans accent. Le petit Marcel, quand il est un personnage en action, parle en faisant chanter les syllabes. Ainsi le récit et le jeu ont-ils plusieurs expressions, plusieurs rythmes et plusieurs profondeurs. L’on renoue ainsi avec le vrai Pagnol qu’on avait trop entendu pris dans les violons d’un certain folklore, ou bien on le découvre, tel qu’il était, dégustant les mots et son enfance.
La Gloire de mon père de Marcel Pagnol, adaptation d’Antoine Séguin, mise en scène de Stéphanie Tesson, lumières de Florent Barnaud, avec Antoine Séguin. Poche-Montparnasse, le dimanche 15 h, tél. : 01 45 44 50 21,