Paris, Lucernaire
La Danse du fumiste de Paul Emond
Un fauve sensible
Que raconte La Danse du fumiste ? Pas grand-chose ! Des virées de jeunes mecs qui aiment les filles, la danse et l’alcool. Rien que du banal, mais dans le rythme d’un écrivain, Paul Emond, qui rigole d’un œil et a de l’électricité dans ces phrases. Avec ce monologue, une scène complètement vide, des lumières changeantes et un peu de fumigène, Christophe Luthringer a construit un spectacle tout à fait étonnant, où l’essentiel repose sur l’acteur et sa relation charnelle avec le texte. Gilles Vincent Kapps lance les mots comme on fait claquer un fouet. Il change sans cesse de vitesse, passe du cri à l’état d’âme, de la fureur à la joie en une seconde. Il bouge, il tourne beaucoup, en fauve sensible. Ce qu’il fait, ce qui se joue dans le Paradis du Lucernaire (c’est le nom de la salle la plus élevée, pas une image de notre part !) ne ressemble à rien d’autre. C’est sidérant, comme un coup de poing chaleureux.
La Danse du fumiste de Paul Emond, mise en scène de Christophe Luthringer, lumères de Raphaël Noël et Marie Kasemierczak, avec Gilles Vincent Kapps. Lucernaire, 19 h, tél. : 01 45 44 57 34. (Durée : 1 h ).