L’Ordre des choses de Marc Fayet
Quiproquos avec éprouvettes
Elle et lui ont une grande différence d’âge mais, dans sa belle maison isolée, le couple va bien. Bernard, la chevelure poivre et sel, aime son confort, sa voiture et sa jeune femme, tout en pensant que celle-ci pourrait avoir un jour un amant de son âge. Juliette ne voit pas de nuages dans leur relation et a le moral au beau fixe. Mais, un jour où elle est seule, on sonne à la porte : un jeune homme entre et prétend qu’il est le fils de Bernard. Cela semble impossible, Bernard a toujours dit qu’il était infertile. Pourtant, l’inconnu a un dossier troublant avec lui : l’ADN prouverait que Bernard serait bien son père. Celui-ci arrive, descendant de sa voiture sport. Les explications arrivent peu à peu. Bernard a bel et bien donné son sperme il y a une vingtaine d’années mais il n’a pas su que les gamètes avaient été utilisées. L’imbroglio n’en reste pas là. Juliette aurait bien aimé avoir un enfant. Si elle partait avec le jeune homme ou si elle récupérait de vieilles cellules de son mari ?
Ce n’est pas tout à fait la comédie de la PMA, mais c’est déjà le boulevard des quiproquos des éprouvettes. Marc Fayet a une longueur d’avance sur les autres vaudevillistes : il joue avec les manipulations commises en laboratoire ! Cet essai semble manquer un peu de sérieux scientifique, mais il est ingénieux et drôle. Les acteurs, dirigés vers un jeu comique très nerveux par Richard Berry, s’y amusent beaucoup. Gérard Darmon a le style triomphant des héros de Feydeau. Vincent Desagnat qui contrefait l’imbécile est un pitre plaisant. Pascale Louange s’impose avec délicatesse, sans passer par les exagérations du genre boulevardier. Le décor de Philippe Chiffre a de l’allure. C’est moins subtil et profond que les précédentes comédies de Marc Fayet sur l’amitié, mais bien des éléments renouvellent le genre des farces adultérines.
L’Ordre des choses de Marc Fayet, mise en scène de Richard Berry.
Assistante mise en scène : Brigitte Villanueva
Scénographie : Philippe Chiffre
Costumes : Laurence Struz
Lumières : Thomas Hardmeier
Son : Michel Winogradoff
Avec
Gérard Darmon
Vincent Desagnat
Pascale Louange
Théâtre de la Michodière, tél. : 01 47 42 95 22. (Durée : 1 h 45).
Photo DR.