Fais que les étoiles me considèrent davantage d’Hakim Bah
Un scénario de série B
A quel moment un beau projet ambitieux se met à perdre de sa puissance et à prendre la direction du spectacle banal et basique ? C’est ce qui est produit, nous semble-t-il, lors de l’élaboration et de la mise au point de Fais que les étoiles me considèrent davantage. Au départ, c’est une idée du Français Jacques Allaire : créer quelque chose qui prend sa source dans l’œuvre de Jack London et s’inspire d’Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche. C’est mettre la barre très haut. Et le titre ajoute le patronage de Rilke. Allaire demande le texte au Guinéen Hakim Bah, avant de le mettre en scène lui-même. Malheureusement, à l’arrivée, le spectacle n’est plus qu’un maigre scénario de série B : un homme quitte son épouse et son groupe de chercheurs d’or avec son enfant malade ; il revient sans l’enfant. Dans le groupe, c’est la guerre provoquée par le désir de l’or, dont on a trouvé quelques bribes sous forme de poudre. Les mâles essaient de s’imposer auprès de l’unique femme du groupe. Il y aura des morts, comme dans un western.
Les acteurs, Jean-Pierre Baro, Malik Faraoun, Romain Fauroux, Criss Niangouna, sont héroïques dans une mise en scène où tout paraît être sacrifié au coup de théâtre et l’anecdote. Marina Keltchewsky a bien du mérite à danser une parade vénusienne destinée à troubler un aéropage de mâles. Mais où sont donc passés London, Nietzsche et Rilke ?
Fais que les étoiles me considèrent davantage
Texte d’Hakim Bah
Spectacle de Jacques Allaire
Scénographie de Jacques Allaire et Christophe Mazet
Son de Guillaume Allory
Lumière de de Christophe Mazet
Costumes Wanda Wellard
Avec Marina Keltchewsky, Jean-Pierre Baro, Malik Faraoun, Romain Fauroux, Criss Niangouna.
Tarmac, 20h, Tél. : 01 43 64 80 80, jusqu’au 24 novembre. Puis à la Comédie de Saint-Etienne (22-24 janvier), théâtre Jean Vilar Vitry-sur-Seine (17 mars), théâtre Jean Vilar Montpellier (27-28 mars, Nîmes (2-3 avril).
Photo Frédéric Desmesure.