Duo sur Nougaro par les Demi-Frères
Le jazzman et le javaman
Mehdi Bourayou et Laurent Conoir ne sont pas frères dans la vie mais ils sont « Demi-Frères » sur scène. Car ils jouent ensemble, chantent en duo et aiment les mêmes choses. Par exemple, Claude Nougaro auquel il consacre un spectacle aussi théâtral que musical. Henri Bourayou est au piano, Laurent Conoir en liberté sur le plateau. Ils ont soigné leur ressemblance, presque leur gémellité (crane rasé, smoking pour l’un et l’autre), ils peuvent utiliser leurs différences. Les chansons ne sont pas les mêmes tous les soirs mais le monde de Nougaro est là, de toute façon, qu’il transite par Une petite fille en pleurs Le Jazz et la Java, Nougayork, La Chanson du maçon, Bidonville, Le Cinéma, Toulouse, Tu verras…
La voix des deux compères swingue bien, donne à la fois aux airs leur punch et leur velouté. Ils sont, en quelque sorte, un jazzman au piano et un javaman sur les planches. Ils s’amusent, se font des signes, des farces, des blagues. Laurent Conoir compose de vraies saynètes ; il peut apparaître dans des costumes insensés ou habillé en pape ! A chaque fois, il est drôle. Mais ce registre théâtral s’éloigne du monde de Nougaro qui n’était pas un burlesque, plutôt un écorché vif dont le rire était toujours douloureux. L’hommage à celui qui a réinventé la chanson française après Ferré, Brassens et Brel, est original, avec de beaux moyens vocaux mais, dans sa mise en tableaux, s’amuse sans des registres qui ne sont pas ceux du maître.
Duo sur Nougaro par les Demi-Frères, mise en scène de Renaud Maurin, lumières de Jacques Rouveyrollis, bande son de Maxime Richelme, son de Fabien Aumeunier, costumes de Peggy Sturm et Anne de Vains, avec Laurent Conoir et Mehdi Bourayou.
Lucernaire, 21 h 30, tél. : 01 45 44 57 34, jusqu’au 2 juillet. (Durée : 1h15).
Avignon off : Théâtre du Rempart, 11 h 50. (Reprise à la rentrée, à Paris, au théâtre de l’Archipel, à partir du 8 septembre).