Bientôt le prix Café Beaubourg
Une nouvelle récompense pour le théâtre créée par Jean-Marie Besset et Gilbert Costes
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- 25 janvier 2019
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Les auteurs de théâtre sont sur les starting-blocks : un nouveau prix de théâtre sera décerné en mars, et une sélection des possibles lauréats sera annoncée le 18 février. Il s’agit du prix du Café Beaubourg. Le montant du prix n’est pas négligeable : 5 000 euros. L’inventeur du prix est Jean-Marie Besset, l’auteur de Ce qui arrive et ce qu’on attend et de Jean Moulin Evangile. Le donateur est Gilbert Costes, patron du Café Beaubourg où le prix sera remis le 20 mars, jour du printemps. Pourquoi ? « Parce que le théâtre en France est un art indispensable et fragile, menacé de devenir une notion floue, qui se dilue dans l’appellation "Scènes", au péril de ladite hybridation des formes », répond le règlement du prix.
Vous créez un prix parce que vous avez été oublié des prix de théâtre, ou pour combler un vide ?
Jean-Marie Besset : J’ai reçu beaucoup de prix, de l’Académie française, de la SACD, un Molière pour l’adaptation de Copenhague. Mais je passe de l’autre côté ! Je trouve qu’il n’y a pas assez de prix pour les auteurs. Une pièce, cela marche sur deux pieds : le spectacle et la littérature. Dans un pays qui donne tant de lustre à la littérature, il faut que le texte soit défendu et porté haut. Si l’on pense aux prix qui demeurent, il y a des dérives. D’abord, parmi les Molière, le prix de l’adaptation a disparu ; il désignait l’une des meilleures pièces étrangères et couronnait un auteur. Par ailleurs, on récompense souvent des œuvres de circonstance. J’ai été très frappé que la SACD décerne son dernier grand prix du théâtre à Tanguy, qu’on pourrait qualifier de performeur, mais pas d’auteur. Les statues de Beaumarchais et de Hugo ont dû être frappées d’étonnement.
En choisissant le café Beaubourg, placé en face du Centre Pompidou, vous donnez au prix son contexte littéraire et artistique.
Quand j’ai proposé l’idée de ce prix à Gilbert Costes, il m’a répondu : On y va ! Le café Beaubourg, avec l’architecture de Portzamparc et le mobilier de Starck, est devenu ce qu’était le café de Flore après la guerre. Beaucoup d’écrivains et de gens de théâtre s’y rencontrent. Beaucoup de projets du théâtre français sont nés ici. C’est pour cela que j’ai pu constituer un jury dont je suis le président et qui comprend Laure Adler, Anne Delbée, Michel Fau, Arielle Dombasle, Jean Varela, Christophe Barbier. Nous respectons la parité : trois hommes, trois femmes.
On peut postuler au prix ou le jury établit lui-même ce qu’il retient dans la saison ?
Cela se passe comme pour tout prix littéraire. Nous recevons les pièces qui doivent avoir été éditées ou jouées entre le 1er janvier et le 31 décembre 2018. La pièce doit être une œuvre originale, donc ne pas être une adaptation. Elle doit être avoir été écrite en français, le prix est donc ouvert à toute la sphère francophone. La récompense consiste en un montant de 5 000 euros et en un objet d’art qui sera choisi par M. Costes.
Quelle est votre actualité après la reprise de votre pièce Jean Moulin Evangile qui s’est terminée récemment au Déjazet ?
Je suis candidat à la direction d’un Centre dramatique national. Je n’ai pas repris mon cabaret, Je cours, elle chante, mais j’en rêve. Ma pièce Temple, qui a été mise en lecture au festival de Nava, attend d’être créée. J’ai adapté Du rouge, une pièce de John Logan sur Rothko, qui sera mise en scène par Jérémie Lippmann et jouée par Niel Arestrup au Mnotparnasse, à la rentrée. Le festival Nava que j’anime, à Limoux, fêtera en juillet sa vingtième édition : on y lira ma nouvelle pièce, L’amour est toujours jeune, et, exceptionnellement, on y mettra en lecture une tragédie d’un enfant du pays devenu académicien français au XIXe siècle, Alexandre Guiraud, Les Machabées. Elle fut créée à l’Odéon en 1822 !
Photo Jacqueline Chambord : Jean-Marie Besset