Stéréo de Philippe Decouflé

Le chorégraphe orchestre un show rock rétro énergétique et décoiffant.

Stéréo de Philippe Decouflé

Concert de rock, performance dansée et/ou jouée, show glam rock, pop et disco, cirque acrobatique... Il y a un peu de tout cela dans le dernier opus de Philippe Decouflé. A quoi s’ajoute une pincée d’humour et de nostalgie, de regard rétrospectif attendri sur les sixties/seventies. Rien moins qu’académique ni même post-modern danse, le show hyper sonorisé avec paillettes, latex ultramoulant, semelles compensées et talons aiguilles vertigineux, créé à Montpellier Danse l’an dernier, fait étape sous le grand chapiteau de la Villette, un lieu qui lui va comme un gant.

Passé la soixantaine, l’artiste très populaire depuis les cérémonies des Jeux olympiques d’Albertville en 1992, compose son spectacle à son gré avec la bande de vieux potes de sa clique DCA. A charge pour le spectateur d’assembler les pièces du puzzle comme bon lui semble. Cela commence un peu mollasson façon rembobinage suivi d’accélération d’une bande vidéo vintage puis cela monte en crescendo en enfilant les sketches sans temps mort jusqu’au final en apothéose. Danseurs et musiciens s’entremêlent et interchangent parfois leur rôle sur le dance floor ou perchés sur les échafaudages de la sono aux couleurs sirop qui composent le décor.

Tous plus ou moins multicartes, la dizaine d’artistes sur le plateau se donnent sans compter. Côté musiciens, le trio se compose d’Arthur Satàn à la guitare, également chanteur en duo avec la bassiste Louise Decouflé, et de l’imperturbable mais très efficace Romain Boutin à la batterie. De grand coups de riffs improvisés alternent avec des morceaux plus soft sur des musiques originales qui tiennent la route face aux tubes planétaires signés Beatles, Tears for Fears, Beach Boys, T Rex…

Côté scène, l’inénarrable Baptiste Allaert, nouveau venu chez DCA, joue les meneurs de jeu et chauffeurs de salle. Avec son physique à la Buster Keaton, qui n’est pas sans rappeler le regretté Christophe Salengro, il donne une touche surréaliste au spectacle. Suivent quelques morceaux d’anthologie comme le pastiche hilarant d’Elvis Presley, de Gary Glitter ou de John Travolta à la guimauve par Aurélien Oudot. Entre deux passages de Vladimir Duparc en skate-board, l’étonnante Eléa Ha Minh Tay en chaussures à plateformes de maîtresse de jeu sado-maso laisse libre cours à sa rage de vivre et tombe le haut !

L’énergie est communicative, et si les puristes font la fine bouche, le public électrisé et baba en redemande.

Stéréo, de Philippe Découflé Jusqu’au 22 octobre 2023 à La Villette, https://lavillette.com
Mise en scène / Chorégraphie : Philippe Decouflé. Assistante chorégraphique : Alexandra Naudet. Lumière et régie générale : Begoña Garcia Navas. Décor : Jean Rabasse assisté d’Aurélia Michelin. Création costumes : Philippe Guillotel assisté de Charlotte Coffinet, Catherine Coustère, Jean Malo. Stylisme : Sabine Siegwalt, Anatole Badiali.
Avec performers : Violette Wanty, Aurélien Oudot, Eléa Ha Minh Tay, Olivia Lindon, Vladimir Duparc, Pierre Boileau Sanchez, Baptiste Allaert.
Musiciens et musicienne : Arthur Satàn (guitare), Louise Decouflé (basse), Romain Boutin (batterie). Avec la participation exceptionnelle de David Ghetto

Tournée
7 - 9 décembre 2023 : Les Salins, scène nationale de Martigues
13 - 16 décembre 2023 : Espace Malraux, scène nationale de Chambéry
20 - 22 décembre 2023 : MC2 Grenoble.
11 - 12 janvier 2024 : Le Rive Gauche, Saint-Etienne-du-Rouvray.
18 - 19 janvier 2024 : Théâtres de la Ville de Luxembourg
25 - 26 janvier 2024 : Théâtre de l’Archipel, scène nationale de
15 - 17 février 2024 : Espace des Arts, Châlon-sur-Saône
10 - 13 avril 2024 : Théâtre de Caen
14 - 16 mai 2024 : Théâtre Auditorium de Poitiers
19 mai 2024 : Opéra de Vichy
23 - 24 mai 2024 : Le Carreau, scène nationale de Forbach

Photo Lahlou Benamirouche

A propos de l'auteur
Noël Tinazzi
Noël Tinazzi

Après des études classiques de lettres (hypokhâgne et khâgne, licence) en ma bonne ville natale de Nancy, j’ai bifurqué vers le journalisme. Non sans avoir pris goût au spectacle vivant au Festival du théâtre universitaire, aux grandes heures de sa...

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