Solstice de Blanca Li
Démarche généreuse mais résultat décevant
La démarche est ambitieuse et pleine de bonnes intentions, mais risque de passer à côté du but recherché : intéresser par le truchement de la danse à l’avenir de la planète.
C’est la première impression que l’on a, après avoir assisté pendant 1H40 à la dernière création de Blanca Li « Solstice » , en ouverture de saison 2017-2018 du Théâtre National de la Danse à Chaillot à Paris.
On applaudit sans restriction à la performance physique des quatorze danseurs-gymnastes, fruit d’un travail d’équipe, et à la virtuosité d’un percussionniste souvent en scène et dont les vigoureuses interventions se superposent à la musique enregistrée de Tao Gutierrez. Une musique qui se veut « rythmique, inspirée par la nature et les éléments », mais qui au finale distille une monotonie répétitive.
Lorsque la chorégraphe espagnole affirme que « s’intéresser au futur de la planète est mieux qu’une évidence, mais une urgence », à moins d’être un climato-sceptique entêté on trouve sympathique son propos.
Moins convaincu, on est par l’immédiate évidence de sa démonstration, à quelques exceptions.
Lorsque Blanca Li pense faire un « spectacle organique qui convoque le souffle de l’air, la fraicheur de la pluie, le ballet d’une feuille qui tombe etc.. », bref tout ce qui constitue l’équilibre de notre écosystème en pleine crise écologique, on a du mal à la suivre.
La chorégraphe est sans doute sincère dans son émotion face à la dégradation du milieu naturel, et lorsqu’elle affirme avec « Solstice » vouloir « contribuer à une dynamique de sensibilisation ».
On ne lui contestera certes pas le droit de l’entreprendre, ce qui n’empêche pas de lui dire qu’une grande partie du public a toutes les chances de rester étranger à sa démarche. Pire risque de ne voir notamment dans les finales de chaque tableau que prouesses physiques seulement spectaculaires dans un dispositif scénique de Pierre Attrait plus intrigant (une toile articulée et animée) qu’explicite. Il y a donc risque de malentendu, ce qui est tout de même ennuyeux.
Grande Salle de Chaillot, jusqu’au 13 octobre, places à 41 €, renseignements au 01 53 65 30 00, w.w.w.theatre-chaillot.fr
Photo Nico Bustos