Long live the life that burns the chest d’Armel Roussel

C’est quoi le théâtre ? Et le bonheur c’est quoi ?

Long live the life that burns the chest d'Armel Roussel

Spectacle ovni que ce seul-en-scène conçu par Armel Roussel et interprété par Jarmo Reha. Il emprunte des chemins détournés pour se révéler spectacle, documentaire, performance, enquête sociologique, réflexion philosophique, mise en abyme du théâtre.

Seul sur un plateau quasi nu qui laisse apparaître une partie de ses coulisses, Jarmo Reha raconte, se raconte et joue. L’espace se meublera, selon les moments, d’écrans pour accueillir les surtitrages puisque le texte est en anglais et des vidéos. Quelques autres accessoires viendront épisodiquement se mettre au service de l‘interprète et du spectacle.

Sur la trame d’une autobiographie (écrite par Armel Roussel), le comédien trace son portrait de jeune Estonien pratiquant le théâtre. Il explique d’où vient l’idée et la façon dont fut conçu cette réalisation. Elle part de l’hypothèse que « L’Eveil du printemps » de Wedekind est une pièce qui traite des problèmes actuels de la jeunesse. Elle s’ancre autour du questionnement afin de voir s’il est possible de l’adapter à des cultures aussi diverses de que celles du Japon, du Sénégal, de l’Inde.

Reha a donc accompagné son metteur en scène dans ces trois pays afin que de jeunes acteurs locaux campent leur propre portrait selon le modèle du sien. En le confrontant cette fois aux mentalités locales, aux tabous religieux ou moraux, à la réalité socio-économique, à l’importance donnée à l’art dramatique. Ce sera l’objet essentiel des vidéos tournées par Julien Stroïnovsky.

Le dialogue s’effectue entre la présence réelle et les images virtuelles, entre les mots enregistrés ailleurs et ceux prononcés sur le plateau. De la sorte se tisse un spectacle qui s’interroge et réfléchit à propos de l’identité, de la confrontation des modes de vie occidentaux et asiatiques ou africains. La notion même de bonheur est un enjeu. Celle du rôle de la culture. Ce brassage d’idées, de personnes, d’opinions sous couvert d’une grande variété dresse une limpide image du monde, donne un éclairage susceptible non d’apporter des réponses définitives mais bien d’ouvrir les questions à des points de vue singuliers.

La fin survient avant qu’on soit lassé. Jarmo Reha a assumé une présence chaleureuse et généreuse, nous a amenés à le suivre jusque dans ses provocations aussi bien que dans son charisme. Armel Roussel est parvenu à donner un théâtre qui reste théâtral tout en mettant son statut de représentation en question tant réalisme et fiction s’y sont imbriqués.

Durée : 1h45
8-12 mars 2022 au Théâtre du Nord Lille

Avec Jarmo Reha
Et en vidéo :
Au Japon : Kazuki Kushio, Sojin Lee, Honoh Horikawa, Kei Namba, Uiko Watanabe, Conatsu Yoshida
Au Sénégal : Insa Bodian, Fatou Hane, Lamine Niane, Ameth Sow, Moustapha Thiam
En Inde : Anjana Balaji, Priti Bakalkar, G. Mani Bharathi, Priyadarshini Chakravarty, Abinaya Ganeshan, Rathinavel M, Nataraj, David Salamon, Vasanth Selvam, Dharanidharan U, Koumarane Valavane

Traduction anglaise : Myriam Acharki (adaptation), Jarmo Reha ;
Création films : Julien Stroïnovsky ;
Création sonore et musicale : Liis Ring ;
Création lumière : Nicolas Marty, Amélie Géhin ;
Création sonore : Pierre-Alexandre Lampert ;
Direction technique Bruxelles : Nicolas Oubraham ;
Chorégraphie : Mercedes Dassy
Production : [e]utopia/Armel Roussel
Coproduction : Le Théâtre Les Tanneurs (Bruxelles), Vaba Lava Performing Art Center
Photo © DR

A propos de l'auteur
Michel Voiturier
Michel Voiturier

Converti au théâtre à l’âge de 10 ans en découvrant des marionnettes patoisantes. Journaliste chroniqueur culturel (théâtre – expos – livres) au quotidien « Le Courrier de l’Escaut » (1967-2011). Critique sur le site « Rue du Théâtre » (2006-2021)....

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