Le village de Cirque

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Le village de Cirque

Vous avez aimé les Arts Sauts, vous adorerez le CirkVost qui en est issu et son fascinant Epicycle , à voir confortablement installé dans un transat, ce qui permet de mieux scruter le ciel où s’active, en s’inspirant du mouvement des astres, toute une tribu volante.

Dans une nef de 13m50 de diamètre, faite de tubulures et d’engrenages d’où pendent filins et trapèzes, huit acrobates musiciens défient le vide et déjouent la pesanteur. Actionnant eux-mêmes rouages et poulies pour élancer leur machine, bricoleurs célestes autant que voltigeurs, entre vrilles et saltos, ils enchaînent de vertigineuses figures inédites. Muscles et grâce mêlés, enfants croisés de Genet et de la BD, nos cyclonautes, comme ils aiment à se définir, inventent de superbes et angoissants ballets aériens dans lesquels « rien ne peut se faire sans l’autre », où le je et sa singularité ne va pas sans le nous du collectif et l’attention à l’autre. Epicycle est l’épicentre du programme de Village de cirque installé comme à son habitude sur la pelouse de Reuilly (5 octobre – 6 novembre)

Autour du chapiteau géant du CirkVost, « comme au pied d’une forteresse improbable », sont installés d’autres chapiteaux et gravitent d’autres artistes. Parmi eux, Roland Schön, plasticien, marionnettiste, metteur en scène qui a l’art de transformer tout ce qui lui tombe sous la main, bouts de bois, ficelles ou ferraille, en fusées d’imaginaire, en fictions fabuleuses dont s’émerveillent petits et grands. Avec Ni fini, ni infini , il s’agit du périple étourdissant d’un facteur pris dans le tournis du monde raconté « tambour battant » par quatre saltimbanques musiciens (5 au 7 octobre).

Un espace de découvertes et de rencontres

Inspirée de l’ouvrage d’Heinrich Kleist Sur le théâtre de marionnettes , Partition magnétique imaginée par la Compagnie Les Intouchables, entrechoque musique, vidéo et le corps de deux danseurs acrobates qui évoluent au sol et en suspension, dans une succession de métamorphoses, suggérant « une multiplicité de visions des corps dans l’espace (18 au 21 octobre).

Mais le cirque, ne serait pas tout à fait le cirque sans les clowns, lesquels savent eux aussi conjuguer leurs numéros au présent, tels René et Julot, farceurs et prolos, ingénieux bidouilleurs aux prises avec une kyrielle de tubes de toutes longueurs et contextures, des souples et des rigides, qu’ils assemblent, enroulent, agencent pour on ne sait quelle mission. Le clair est qu’elle ne va pas sans hilarantes cascades, maladresse et prouesse mêlées. ( Plein tube du 26 octobre au 4 novembre).

Tout village même de cirque, se doit, sauf à être morne, d’avoir son bistrot où l’on discute et dispute, où l’on échange entre copains ou en famille , où l’on s’installe pour boire un verre, grignoter une salade avant ou après le spectacle ou tout simplement profiter des insolites petites formes regroupées sous l’étiquette cirque court qui y sont programmées tous les jours.

Courts ou plus longs, les spectacles présentés attestent que l’art circassien ne cesse de se réinventer en repoussant sans cesse ses limites et ses frontières et mérite de faire un détour du côté du Village de Cirque.

Village de cirque pelouse de Reuilly 75012 Paris - du 5 octobre au 4 novembre. Tel 01 46 22 33 71

Photo Epicycle CirkVost

A propos de l'auteur
Dominique Darzacq
Dominique Darzacq

Journaliste, critique a collaboré notamment à France Inter, Connaissance des Arts, Le Monde, Révolution, TFI. En free lance a collaboré et collabore à divers revues et publications : notamment, Le Journal du Théâtre, Itinéraire, Théâtre...

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