Levallois, Petit théâtre Odyssée-L’Escale, jusqu’au 21 novembre
L’Assemblée des femmes d’après Aristophane
Le vertige du pouvoir
Pour sa première création, la toute jeune compagnie Le roi des fous a pris appui sur une pièce d’Aristophane, L’Assemblée des femmes, pour évoquer des questions politiques et sociales qui font notre actualité. L’écrivain Grec n’était pas toujours en odeur de sainteté dans la cité athénienne dont les gouvernants n’appréciaient guère ses pièces au caractère un peu trop pamphlétaire à leur goût comme Les Oiseaux. Dans L’Assemblée des femmes, Aristophane, pour dénoncer le désordre et l’impéritie de l’état, imagine que les femmes ont pris le pouvoir. Aujourd’hui on trouverait le procédé misogyne, mais ce serait oublier qu’au Ve siècle, les femmes n’avaient pas encore fait leur révolution.
Profitant d’une crise majeure de l’état, les femmes ont donc pris le pouvoir, mais d’emblée le ver est dans le fruit. L’entreprise est minée par la soif de pouvoir du leader du groupe qui instaure un régime totalitaire sous couvert de préoccupations d’égalité et de justice. Pour plus d’efficacité, la comédie, sur le mode du théâtre masqué à l’antique, marie propos simplifié et jeu outré. Certaines scènes très drôles guignent joliment du côté de la commedia dell’arte. Si les premiers pas de la compagnie sont encore un peu mal assurés, les défauts de jeunesse du spectacle sont compensés par la belle énergie des acteurs qui mènent l’affaire avec un joyeux entrain.
L’Assemblée des femmes d’après Aristophane, adaptation Alicia Robledo, mise en scène Alicia Robledo et Loïc Hubert. Scénographie et masques : Alicia Robledo, Irma Ferron, Loïc Hubert ; lumières : David Baudenon ; avec Olivia Algazi, François Brunet, Manuel Montero, Eolide Rojo, Jennifer Zafrilla. A Levallois (92), petit théâtre Odyssée-L’Escale jusqu’au 21 novembre. Jeudi, vendredi et samedi à 20h30 et dimanche à 16h. Tel : 01 47 39 50 17. Durée : 1h15.
Photo Samuel Croix