Stéphane Huard, directeur général de Stage Entertainment France

Stéphane Huard, directeur général de Stage Entertainment France

Stéphane Huard, vous êtes directeur général de Stage Entertainment France qui présente en ce moment Le Roi Lion et Cabaret à Paris. Vous avez par ailleurs acheté le Théâtre Mogador il y a deux ans, avant d’y faire d’importants travaux. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Oui, nous avons acheté Mogador en mai 2005, et la société a commencé à se développer en France à partir de l’automne de la même année. Nous sommes une filiale d’un groupe néerlandais qui est présent dans une dizaine de pays, essentiellement en Europe continentale. Notre activité consiste à développer et proposer des spectacles musicaux de type “Broadway”, en langue locale. Nous avons deux marchés principaux qui sont les Pays-Bas et l’Allemagne. Nous gérons également des théâtres sur la durée et nous commercialisons des spectacles à travers un service de billeterie. Quand Stage Entertainment a décidé de s’implanter à Paris, le premier acte a été de chercher un lieu adapté à nos spectacles en termes de taille de plateau et de jauge. Le choix du Théâtre Mogador s’est rapidement imposé.

Stage Entertainment a été fondée en 1998, et après 9 ans vous exploitez 29 théâtres avec près de 5000 employés. Comment conciliez-vous une activité artisanale, le spectacle vivant, avec des chiffres et une envergure qui font plutôt penser à une industrie multinationale comme on en trouve dans la musique ou le cinéma ?

Notre ambition est de proposer ce qui se fait de mieux au monde en matière de spectacle musical dans chacun des pays où nous sommes implantés et cela dans la langue locale. Quand nous jouons à Moscou c’est en russe, et Le Roi Lion est présenté à Paris en français. Nous essayons également de familiariser certains publics à ce genre de spectacle. Tout le monde ne peut pas aller à New-York ou à Londres. Notre vocation est donc de proposer au plus grand nombre ces spectacles que nous considérons comme universels. Nous nous sommes installés en Espagne il y a quelques années, et il y a désormais trois théâtres à Madrid qui proposent des spectacles musicaux.

Votre positionnement sur le théâtre musical relève d’un choix artistique, économique ?

Le choix du spectacle musical est un garant de qualité. Quand nous signons un contrat d’exploitation et de production comme Le Roi Lion ou Cabaret aux Folies Bergères, nous savons que nous travaillons avec des équipes d’une très grande rigueur artistique et que nous allons pouvoir exploiter ces spectacles sur de longues durées auprès d’un large public.

Mais c’est aussi la passion d’un homme, Joop van den Ende, qui aime le spectacle vivant et les artistes et qui a décidé d’y consacrer son énergie.

Du point de vue économique, nous sommes une société qui ressemble à beaucoup d’autres. Nous avons des productions qui ont déjà fait leurs preuves, comme Mamma Mia qui est jouée en ce moment simultanément en Russie, en Espagne et en Allemagne.

C’est à dire que quand vous avez un très bon spectacle vous le déclinez dans plusieurs pays dans la langue locale...

Exactement. Nous nous appuyons sur ces spectacles de renommée internationale pour trouver les moyens de nous développer et de prendre des risques. Nous avons aujourd’hui des projets en Italie où nous avons fait l’acquisition d’un théâtre à Milan. Notre développement se fait essentiellement en Europe continentale et en direction des pays latins.

Comment voyez-vous le spectacle vivant dans le monde et y a-t-il une singularité française ?

Le public français est un public difficile, nous le savons. Son exigence est très élevée et seule la qualité est capable de le séduire. Je pense qu’il existera toujours plusieurs types de spectacles. Les spectacles du théâtre public qui est la pour proposer des œuvres très ambitieuses et qui le fait très bien, et un théâtre privé, auquel nous appartenons, et qui a une vocation commerciale. Ce qui est intéressant avec notre approche c’est que nous jouons sur la durée, tant que le public nous suit. Le spectacle se bonnifie au fur et à mesure des représentations. C’est aussi très intéressant pour les artistes, d’autant plus qu’ils sont souvent jeunes et pas forcément aguéris à toutes les techniques.

Le Roi Lion semble très bien parti. Vous proposez une grosse production privée sans subvention et sans tête d’affiche, c’est un risque important ?

En effet, nous sommes très contents, nous avons passé ce week-end les quatre vingt mille billets vendus. Ce qui nous fait plaisir, comme toujours lorsque l’on produit un spectacle, c’est de voir le bonheur du public et c’est cela qui est important. Nous nous sommes posé la question de la tête d’affiche mais nous avons décidé que c’était la troupe et le spectacle qui primaient.

http://www.stage-entertainment.fr

© Tristan Paviot

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Gilles Dumont

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