jusqu’au 31 janvier

Le Manuscrit de Rembrandt d’après Raoul Mourgues

L’homme et l’artiste

Le Manuscrit de Rembrandt d'après Raoul Mourgues

A l’origine, la découverte d’un manuscrit attribué au peintre de La Ronde de nuit, conservé à Amsterdam par la communauté juive dont le père du grand peintre hollandais faisait partie, qui aurait fait l’objet d’une traduction et d’une adaptation en français par l’écrivain Raoul Mourgues en 1948, sous le titre Rembrandt Kabbalist. (Editions La Braconnière – Suisse. 15 €). Si l’authenticité originelle de ce document demeure mystérieuse, le livre permet de sensibiliser une rencontre avec Rembrandt Hammenszon van Rijn (1606 – 1669) , figure majeure du Siècle d’or de la peinture néerlandaise. Sous la forme narrative d’un parcours existentiel au soir d’une fin de vie désargentée, où se croisent ses réflexions, méditations spirituelles, renoncements et révoltes, mais aussi ses relations familiales et son amour des femmes, qui ont ponctué et nourrit sa création picturale et ses gravures. Un homme lucide, qui assume son identité et revendique avec force sa qualité d’artiste, à travers des nuances de clarté et de zones d’ombre qui rappellent qu’il fut le maître du “ clair – obscur ”, et renvoie en écho avec les nombreux autoportraits qu’il a réalisé sans complaisance à différentes périodes. Un monologue passionnant empreint d’humanisme et de compassion.

Particulièrement sensible à l’ouvrage depuis plusieurs années, Céline Duhamel a réalisé une adaptation judicieuse, pour une version scénique dialoguée prêtant vie aux personnages évoqués. Elle interprète avec finesse et nuances Stella, une femme symbolisant les épouses du peintre, Saskia van Uylenburg ou Hendrickje Stoffels, et ses servantes devenues concubines telles Geertje Dirck, ou Hendrickje Stoffels. Face à elle, Patrick Floeresheim (Jean – François Vlérick en alternance) prête à Rembrandt une stature et des inflexions parfaitement crédibles, en instaurant une relation intime avec l’auteur de La Leçon d’anatomie . Tous deux servent avec justesse et vitalité la mise en scène cohérente de Patrick Courtois, dont la scénographie sobre, matérialisée par une table, un chevalet recouvert d’un drap, et quelques objets usuels, prend parfois, sous les lumières de Benjamin Boiffier, un aspect pictural, naturellement en situation.

Photo © Marc Bretonnière.

Le Manuscrit de Rembrandt, d’après “ Rembrandt Kabbaliste ” de Raoul Mourgues, adaptation Céline Duhamel, mise en scène et scénographie Patrick Courtois, avec Céline Duhamel, Patrick Floersheim et Jean-François Vlérick en alternance. Lumières Benjamin Boiffier, costumes Rick Dijkman. Durée : 1 heure 10.

Théâtre du Ranelagh – Paris jusqu’au 31 janvier 2016.

A propos de l'auteur
Jean Chollet
Jean Chollet

Jean Chollet, diplômé en études théâtrales, journaliste et critique dramatique, il a collaboré à de nombreuses publications françaises et étrangères. Directeur de publication de la revue Actualité de la Scénographie de 1983 à 2005, il est l’auteur de...

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