Le Bal d’Irène Némirovsky
Une mise en scène cousue de fil blanc
Un intérieur bourgeois des années 1920 surchargé, un couple d’arriviste vulgaire qui n’a qu’une ambition, être admis dans le cercle restreint des aristocrates et des mondains, une jeune fille, témoin de leur mépris pour les domestiques et des simagrées de parents qui ne s’occupent guère d’elle si ce n’est pour la tancer. Au sortir de l’enfance et de ses rêves, l’apprentissage des réalités du monde dans lequel vit Antoinette est douloureux. Excédée, la jeune fille trouvera le moyen de les ridiculiser définitivement et de se venger de leur comportement qui frise la maltraitance morale. Si elle n’est pas spécialement fine, la comédie cruelle d’Irène Némirovsky ne manque pas d’intérêt et pourrait prêter à de savoureux moments mais les metteurs en scène Virginie Lemoine et Marie Chevalot en font vraiment trop, tout est attendu, surligné dans le style d’un théâtre de boulevard qui n’a plus cours et le propos de l’écrivain est écrasé sous le poids du cliché.
Le Bal d’Irène Némirovsky, mise en scène Virginie Lemoine et Marie Chevalot ; décor, Grégoire Lemoine ; costumes, Christine Chauvey ; musique, Jean-Samuel Racine ; lumières, Roberto Catenacci. Avec Lucie Barret, Brigitte Faure, Serge Noël, Françoise Miquelis, Michel Tavernier, Esteban Challis. Avignon, Théâtre de la luna. Résa : 04 90 86 96 28.