Œil de cobra

• Publié par Michel Voiturier
• 20 août 2022
• Critiques
• Jeune Public
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Se moquer des différences est une tendance universelle chez les enfants de milieux différents mis artificiellement ensemble. Ce spectacle de marionnettes explique comment réagir pour construire une tolérance solidaire.

Parce qu’il a un problème de vue, Franz doit porter un cache-œil durant un certain temps. De quoi l’assimiler à un pirate. Humilié par les autres, il se réfugie dans une solitude aigrie.

Il ignore qu’une partie de ses copains tentent de s’associer pour enrayer ce phénomène de rejet. Invité au sein de cette ‘société secrète’, il se rallie aux autres pour que ceux qui les ont blessés prennent conscience du malaise qu’ils ont provoqué.

Punir une écolière considérée comme parfaite et qui a tendance à regarder de haut les autres à cause de leurs failles devient un objectif stimulant. Leur stratagème ayant réussi, le groupe décide d’intégrer leur victime puisqu’elle a compris que chacun a ses faiblesses, ce qui devrait les rassembler au lieu de les opposer. Cette attitude humaniste est l’objectif proposé aux jeunes spectateurs comme alternative à la vengeance.

Trois comédiens, mis en scène de manière inventive par Manon Coppée, déploient une énergie qui rend l’histoire dynamique, enchaînement quasi cinématographique de séquences rapides. Ils alternent les manipulations de marionnettes expressives avec ce qu’il convient de caricature pour susciter une connivence avec le public.

Si les voix chorales sont bien accordées lors des interventions communes, il est un peu dommage que, lorsqu’il s’agit de donner la parole à des personnages secondaires successifs, la voix a tendance à verser dans l’insupportable tendance criarde des doublages populistes de certains dessins animés traditionnels. Défaut mineur qui n’empêche pas de transmettre une vraie réflexion sur la nécessité de tolérance comme ferment à la vie commune des citoyens.

Rencontres du Théâtre jeune Public Huy Ecole Normale mercredi 17 aout 20h30 jeudi 18 aout 11h30 16h
Dès 6 ans
Durée : 50 minutes

Lire  : Pedro Mañas, « Les A.U.T.R.E.S. », Genève, La Joie de Lire 2012, 144 p.

Aide : Fédération Wallonie-Bruxelles
Soutien : BAMP, Centre culturel Bruegel, Centre culturel de Chênée, la Roseraie, Commune d’Ixelles - Théâtre Mercelis, Centre culturel Wolubilis, Compagnie de la Casquette, Pierre de Lune de Bruxelles.