Le plus beau jour de David Foenkinos
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- 19 mai 2016
- Critiques
- Comédie & Humour
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Pierre (Davy Sardou) est fatigué, mais follement heureux. Enfin il est père. Bon, bien sûr il a déjà deux filles, mais là c’est un garçon ! Son fils. Il hésite entre la joie et les larmes. Peut-être un cas de papa blues ? Cela exaspère Nathalie (Constance Dollé), qui aimerait tant se reposer après son accouchement. Elle n’est pas au bout de ses peines puisque son époux, qui n’est pas à une maladresse prés, lui avoue qu’il a invité Michel à venir admirer cette merveille. Michel (Arié Elmaleh) est le meilleur ami de Pierre. Or pour Nathalie, il est celui qui a squatté leur divan pendant deux ans. Elle est furieuse. Et encore, elle ne sait pas que Michel vient avec sa nouvelle compagne, Sophie. Sophie (Marie-Julie Baup) est une jeune femme déconcertante. Elle déteste le mensonge, elle a la phobie des bébés, elle ne veut pas dire où elle est née. A vous de trouver son lieu de naissance, lorsqu’elle vous dira qu’elle est née entre Paris et Rome. Devant le berceau du nouveau né, les visiteurs s’exclament « Oh qu’il est beau ! », « Comme il ressemble à son papa où à sa maman ». Pauvre enfant, sitôt arrivé en ce bas monde, sitôt confronté au mensonge. La chambre de la maternité va se muer en bureau des plaintes et des révélations. Toute vérité n’est pas bonne à dire. Pierre est passé à la moulinette de la révélation, Sophie découvre son amoureux sous un jour peu flatteur et ce n’est pas fini ! Seule la belle infirmière (Dounia Coesens) vogue du haut de ses talons entre les chambres et déambule gracieuse dans les couloirs donnant aux papas des torticolis. Le plus beau jour sera pour tous un jour bouleversant et inoubliable.
David Foenkinos n’en est pas à sa première pièce, Célibataires fut créée au Studio des Champs Élysées. Ici, avec Le Plus beau jour il trouve un ton plein de délicatesse. L’entreprise de faire rire est peut-être l’une des plus difficiles, il ne faut rien laisser au hasard. Ce qui est le cas ici. La mise en scène est confiée à Anne Bourgeois. C’est dire si la pièce est entre de bonnes mains. Anne Bourgeois sait constituer des équipes solides et sereines. Elle confie à Davy Sardou le rôle de Pierre. Le jeune père est un personnage qui pourrait sombrer dans la facilité, il lui arrive bien des malheurs. On peut aussi bien le détester comme l’adorer. Davy Sardou est un merveilleux comédien qui est à l’aise dans tous les registres. Il serait peut-être temps de le remarquer. En l’occurrence, il compose un égoïste à la petite semelle hilarant. Michel, le meilleur ami que toute épouse redoute a les traits d’Arié Elmaleh. Il est déconcertant de naturel. Le trio féminin est un trio de choc ! La pauvre mère est Constance Dollé. Charme, agacement, compassion, amitié, désir, son catalogue de sentiments est tout en nuance. Marie-Julie Baup crée une Sophie à la fois délicieuse et exaspérante. Quant à Dounia Coesens, elle est la personnification d’un fantasme masculin bien connu. Le casting peluche est très doudou. Le décor de Jean-Michel Adam, aux teintes innovantes, permet une belle liberté de jeu aux comédiens. Mais nous avons plutôt envie de parler d’une troupe tant cette équipe semble soudée. Anne Bourgeois doit relever un autre challenge, Le plus beau jour est la pièce choisie pour ouvrir la soirée des Molières du lundi 23 mai. Elle sera diffusée en direct du théâtre Hébertot.
Le plus beau jour est une comédie, qui sans renouveler le genre, fait passer une joyeuse soirée. La troupe est formidable. Le public réagit à cent pour cent aux dialogues et s’attache aux personnages. Il serait dommage que l’aventure s’arrête après les Molières. Le temps de rire est toujours le meilleur et pouvoir le continuer serait bien plaisant.
Le plus beau jour
De David Foenkinos
Mise en scène Anne Bourgeois
Avec Arié Elmaleh, Constance Dollé, Marie-Julie Baup, Davy Sardou, Dounia Coesens
Théâtre Hébertot jusqu’au 23 mai à 20h30
www.theatrehebertot.com tél : 0143 87 23 23
