Imaginer un nouveau pacte culturel

Par François Adibi, Président d’Altaïr, think-tank Culture Médias

Imaginer un nouveau pacte culturel

A moins d’une année de l’élection présidentielle, il a semblé à Altaïr (think-tank Culture Médias) fondamental d’organiser les trois jours de débats en partenariat avec le festival OFF d’Avignon, Médiapart, les Inrocks et Respect Magazine. Nous constatons tous qu’il y a un défaut de réflexion de fond dans les grands partis politiques sur les thèmes de la culture et des nouveaux médias qui sont pour nous des sujets centraux pour l’avenir de notre société.

Comment permettre l’émergence d’une vraie diversité des regards ? Comment faire entendre la voix des quartiers ? Comment donner toute leur place aux nouvelles façons de créer ?
Autant de questions qui nous permettront de penser un monde ouvert et de tisser ensemble le lien social.

Tout d’abord nous voulions tordre le coup à cette idée qui voudrait que la culture soit un luxe ou un supplément d’âme. Il faut sortir de cette vision économiste et technocratique qui voudrait que la culture c’est ce qui vient après…. Nous considérons au contraire que ce sont des sujets centraux.

C’est la création et la culture qui entraînent les dynamiques de changement et de transformation sociale. C’est la culture qui entraîne l’économie et pas l’inverse. C’est la culture qui permet au citoyen de s’émanciper et de s’épanouir et certainement pas le toujours plus de la société de consommation.

Les inégalités culturelles sont à la racine des inégalités sociales. Aujourd’hui un jeune qui sort d’un cursus scolaire classique ne sait pas prendre la parole en public. Prendre la parole pour s’exprimer ou tout simplement pour passer un entretien d’embauche… La transformation sociale passe aussi par là : prendre la parole dans notre société pour être un acteur du changement.

Notre jeunesse et nos quartiers bouillonnent d’énergie et d’inventivité. La transformation sociale, elle s’y fait déjà par la culture. Mais le rôle du politique est de reconnaître la créativité de cette jeunesse, la reconnaître et la soutenir par tous les moyens, y compris financiers.

Il n’y a pas d’émancipation sociale sans émancipation économique, l’art et la culture sont les moyens concrets de cette émancipation.
La culture n’est pas qu’un enrichissement personnel, elle est aussi un enrichissement collectif et sans ce collectif il n’y a pas de transformation sociale.

La culture permet aussi de rassembler une société fragmentée.
Et pour finir la culture n’est pas un marché, elle est un espace de liberté et de rencontres ; et nous souffrons dans notre société de l’absence d’espace commun. Le OFF, avant même d’être le plus grand marché français du théâtre, est le lieu où cette aspiration à un espace commun, d’expression et de rencontres, se fait particulièrement sentir.
C’est pourquoi ces rencontres ont été construites au cœur du festival d’Avignon OFF, afin de que nouvelles idées émergent pour imaginer ensemble un nouveau pacte culturel.

François Adibi,
Président d’Altaïr, think-tank Culture Médias
www.altair-thinktank.com

A propos de l'auteur
Gilles Dumont

2 Messages

  • ça continue ? 12 septembre 2011 09:44, par Richy

    Bonjour,

    j’ai déjà commenté, je voudrais que la discussion continue.

    quelle place pour la culture dans les années de crises à venir ?

    Cordialement

    Répondre au message

  • Imaginer un nouveau pacte culturel 15 novembre 2012 10:50, par denis jansolin

    je dis oui à François Adibi que j’ai connu aux réunion du lundi au PS. Mais je voudrais lui dire ici que la culture en dehors des discussions philosophico-littéraires et para-institutionnelles a surtout besoin de pragmatisme et de concret.Il y a trop longtemps que les politiques nous balladent avec des voeux pieux et bien pensants, des Think-tank qui sont autant de blindés que ce que nous avons de fantassins et de commandos dans nos rangs.Il ne s’agit plus d’être en avance ou en retard d’une guerre ,il s’agit en cette malheureuse période de récession économique, d’encourager financièrement les porteurs de projets quel que soit le média artisanal choisi pour pouvoir lutter contre les industries de l’aliénation et du divertissement des sociétés postindustrielles.

    Répondre au message

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