A partir du 16 mai 2008 au Petit Théâtre de Paris

Avec deux ailes

Avec deux ailes

Y a-t-il une vie après la mort ? Que se passe-t-il après le grand saut ? Voit-on une grande lumière ou un grand tunnel tout noir ? Peut-on veiller sur ceux qu’on aime ? Toutes ces questions, que l’on soit croyant ou non, sont aussi vieilles que la conscience humaine. Paradis ou enfer, là est la question. Ce thème est peu exploité au théâtre et Danielle Mathieu-Bouillon en a écrit une jolie pièce, légère comme un nuage. Pour ce propos grave où les témoignages manquent, l’auteur a tricoté un joli dialogue en dentelle, pour la délicatesse, en blanc et bleu pour le repos des âmes…

C’est comment là-haut ?

La représentation scénique de l’au-delà est, nous l’avons déjà dit, sujette à caution. Les témoignages dignes de foi manquent. La célèbre opérette d’avant guerre à qui nous avons emprunté le titre de ce chapitre, ne s’embarrassait pas plus de problèmes théologiques qu’historiques.
Ici, une plage saturée de soleil, un homme tout de blanc vêtu qui tricote sous un parasol et une élégante, Valentine. L’ambiance est celle des vacances. Valentine vient d’avoir un stupide accrochage. Qu’elle se retrouve sur cette plage devrait lui paraître étrange, mais non. Que le lieu soit désert, uniquement peuplé par cet homme qui tricote de façon peu orthodoxe ne la surprend pas plus que cela, mais que ce tricoteur soit désagréable et peu disert l’a met en colère. Laurent, puisque tel est le nom de l’as des aiguilles, boude. A son âge il est toujours Ange Gardien intérimaire. Il aimerait bien voler de ses propres ailes. Laurent pressent que la tâche va être rude avec Valentine. Elle ne veut pas mourir, ou plutôt elle ne veut pas admettre l’inadmissible. Elle voudrait tant aider ceux qu’elle aime, leur laisser des messages. Elle ne s’attendait pas à partir si tôt. Elle est exactement entre ailleurs et nulle part, dans les limbes. Laurent laissera bien des plumes de patience d’Ange avec cette cliente qui bouillonne d’énergie.

Un nuage apaisant

Danielle Mathieu Bouillon a écrit une pièce qui aborde un sujet grave, angoissant pour certain et qui nous préoccupe tous. Elle a choisi un style simple, optant pour le ton de la comédie, resserrant l’intrigue autour de deux personnages. L’auteur jette Valentine dans un abîme de perplexité, d’incompréhension, la laissant se poser des questions qui restent sans réponses : pourquoi mourir aujourd’hui alors que rien n’est rangé à la maison ? Peut-on rester en contact avec les vivants ? Peut-on revoir nos chers disparus ?
Laurent tend des planches de salut. Dans les suggestions et propositions ontrouve beaucoup d’espoir, de tempérance, de sérénité. La pièce ne parle pas de la mort, c’est une comédie sur laquelle souffle une bouffée d’air frais, une brise apaisante .

Un coup de foudre céleste

Anne Bourgeois et Véronique Jannot ont eu un coup de foudre pour cette pièce. Anne Bourgeois fait ses mises en scène « à façon », comme les couturiers, du cousu main. Une intelligence du texte liée par un amour des comédiens, est la marque de fabrique de ce tourbillon d’énergie qui se nomme Anne bourgeois. Elle a choisi une représentation sereine et simple des limbes, pas d’effets spéciaux, pas de fumée, pas de trucages, mais de jolis éclairages et beaucoup de poésie.
La pièce a été créée en province avec Jean-Michel Dupuis. La reprise parisienne a été décidée dans l’urgence. L’ange gardien blond volant vers d’autres cieux, le Deus ex machina Anne Bourgeois a mandaté le sémillant Marc Fayet pour aider Valentine, cette âme en peine.
Il faut saluer sa performance, puisqu’il a reprit le rôle en neuf jours. Disons le tout net Marc Fayet est un Ange Gardien qui mérite sa titularisation. Il joue avec une drôlerie bourrue pleine de charme.
Ce spectacle marquera un tournant dans la carrière de la populaire Véronique Jannot. Son élégance naturelle, la sympathie immédiate qu’elle dégage nous met en phase directe avec son personnage. C’est un spectacle qui fait du bien !

Une comédie de Danielle Mathieu-Bouillon
Mise en scène Anne Bourgeois avec Véronique Jannot et Marc Fayet ; Décor Edouard Laug ; Costumes Jean-Daniel Vuillermoz ; Musique Antoine Sahler ; Lumières Fabien Goiffon.
Du mardi au samedi à 21h00, matinée le samedi à 18h00, dimanche à 15h00, relâche les lundis.
A partir du 16 mai 2008
Renseignements et réservation au 01 42 80 01 81
Petit Théâtre de Paris

A propos de l'auteur
Marie-Laure Atinault
Marie-Laure Atinault

Le début de sa vie fut compliqué ! Son vrai nom est Cosette, et son enfance ne fut pas facile ! Les Thénardier ne lui firent grâce de rien, théâtre, cinéma, musée, château. Un dur apprentissage. Une fois libérée à la majorité, elle se consacra aux...

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1 Message

  • Avec deux ailes 15 juin 2008 17:19, par annpasben

    A ne pas manquer : Avec deux ailes au Petit Théâtre de Paris.
    Une soirée exceptionnelle.
    Félicitations aux deux acteurs pour leur prestation :
    une interprétation « divine » (pour rester dans le contexte !) à un rythme très soutenu. On ne s’ennuie pas une seconde.
    Félicitations également à l’auteure :
    une pièce riche, bouleversante et drôle à la fois qui vous emporte, qui vous élève.
    Des dialogues intenses, ponctués de références culturelles, qui nous poussent à la réflexion. On n’en ressort pas indemne. On a envie de revenir très vite voir la pièce ou même de pouvoir la lire…

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