Théâtre de l’Odéon du 17 au 27 juin

Impatience , Festival de jeunes compagnies

Vue sur la relève

Impatience , Festival de jeunes compagnies

Parce que les jeunes compagnies sont le blé en herbe de la création de demain, et parce qu’en ces temps de restrictions budgétaires, les espaces de visibilité ne cessent de se réduire, Le Théâtre de l’Odéon, avec son Festival Impatience, conçu comme un coup de pouce à la reconnaissance, ouvre une fenêtre sur la relève.

D’emblée, il s’est inscrit comme nécessaire dans la vie du théâtre et fut salué aussi bien par le public que par les professionnels. Certains de ceux-ci ont mis à l’affiche les spectacles vus lors de la première édition. C’est ainsi par exemple que Toa de Sacha Guitry, réalisé par la Compagnie Piccola Familia, primé par le public, sera accueilli la saison prochaine, au TGP Saint- Denis.

Les promesses d’ici

La deuxième édition, présidée par Giorgio Barberio Corsetti, se caractérise par une forte proportion d’auteurs-metteurs en scène, dont les spectacles, chacun dans leur manière, virulents ou drôles ou les deux à la fois, nous parlent de la société et du monde. Et, lorsqu’un artiste s’empare d’un classique telle La Cruche cassée de Kleist (Thomas Bouvet de la Compagnie Def Maira), c’est pour passer au crible les problèmes de la justice de sa relation au pouvoir et au citoyen moyen.
Pour sa part, la Compagnie Vita Nova, avec son spectacle musical, Passé-je ne sais où, qui revient, à partir d’un fait historique, le massacre d’algériens le 8 mai 1945, « interroge les peurs et les angoisses de l’homme quand il n’est plus maître de lui ». Frédéric Sonntag (Cie AsaNIsiMAsa) qui signe et met en scène Toby ou le saut du chien, raconte, lui, comment un petit grain de sable, comme la rencontre d’une petite fille, peut gripper les rouages de la fuite en avant d’une de ces divinités modernes que sont les stars mondiales.
En ces temps boursiers dépressifs, de traders fous et autres crises financières, on voit bien où veut en venir la troupe le Menteur volontaire qui propose, dans une mise en scène nerveuse de Laurent Brethome, la pièce ironique d’Hanokh Levin Les souffrances de Job .

Et d’ailleurs

L’Odéon étant aussi le Théâtre de l’Europe, le festival accueille une troupe italienne et une troupe belge. Tandis qu’avec Made Italy la troupe Babilonia Teatri, « au rythme d’une musique omniprésente, comme ces clips chargés d’ironie et de sarcasmes » nous raconte l’Italie de Berlusconi, la compagnie belge francophone Artara, avec Le chemin des ogres explore le malaise d’une génération élevée dans le flux d’images, celle des enfants de la télé et d’Internet aux prises avec le virtuel et ses avatars.
Comme la précédente, « cette édition ne prétend pas dresser un panorama exhaustif de la jeune création » explique Agnès Troly directrice de la programmation, qui précise « qu’il ne s’agit pas de spectacles de sorties d’école, ni de prototypes ou de mises en espace, mais du travail d’équipes constituées en troupe qui commencent leur carrière et choisies en raison de la force et la pertinence de leur proposition et de leur esthétique ». Un choix qui nous invite à être curieux et à découvrir comment ceux qui seront les talents affirmés de demain « voient aujourd’hui la scène et le monde ».

Théâtre de l’Odéon du 17 au 27 juin. Tel 01 44 85 40 40

A propos de l'auteur
Dominique Darzacq
Dominique Darzacq

Journaliste, critique a collaboré notamment à France Inter, Connaissance des Arts, Le Monde, Révolution, TFI. En free lance a collaboré et collabore à divers revues et publications : notamment, Le Journal du Théâtre, Itinéraire, Théâtre Aujourd’hui....

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