Angers Nantes Opéra - Saison 2024-2025

Vers un public plus large : grand répertoire ou créations ?

Alain Surrans, directeur général et Aymeric Seassau, vice-président, ont dévoilé à la presse la future saison d’Angers Nantes Opéra.

Vers un public plus large : grand répertoire ou créations ?

Budget à la hausse, pièces du grand répertoire, « démocratie culturelle », opéra breton : un cru ambitieux et éclectique pour 2024-2025.

La situation financière d’Angers Nantes Opéra peut faire des envieux… L’institution réussit le tour de force d’augmenter son budget de 515 000 euros, grâce notamment au concours des Métropoles de Nantes et d’Angers, amorçant une subvention de la Drac. Par voie de conséquence, quinze représentations supplémentaires seront données par rapport à la saison précédente, à l’heure où d’autres maisons en France luttent pour leur survie. La rengaine du ministère de la Culture, mieux produire, mieux diffuser, donne des idées à Angers Nantes Opéra, et l’amène cette année encore à de nombreuses coproductions, notamment avec son homologue breton, une recette déjà éprouvée.

Les partenariats sont chers à Angers Nantes Opéra, avec les salles amies en Pays de la Loire, les diffuseurs (notamment pour « Opéra sur écrans »), les orchestres et les maîtrises. L’institution ligérienne est fière de son chœur, dont elle rappelle les nombreuses sollicitations et pérégrinations dans la région et en France : « Une équipe d’artistes permanents, d’ambassadeurs formidables », note Alain Surrans.

Grand répertoire et créations

Le directeur général ne s’y trompe pas : ce sont les grands titres qui colorent une saison. La Traviata et La Flûte enchantée sont donc au premier rang de la saison 2024-2025. Après sa Tosca remarquée fin 2024, Silvia Paoli se voit confier La Traviata, dont « la vision féminine » a convaincu la direction, mais peu éclairé l’auditoire. La Flûte enchantée version Mathieu Bauer ne sera pas franc-maçonne mais « profonde et fantaisiste » dans une fête foraine, où les enfants deviennent adultes. Pour ces deux ouvrages, on annonce une distribution « de haut niveau international » avec des profils jeunes, à l’image du chef Nicolas Ellis, de la soprano Elsa Benoit en Pamina, ou de Maria Novella Malfatti en Violetta.

Angers Nantes Opéra souligne aussi son attrait pour la découverte, avec la présentation d’œuvres moins connues, comme Il piccolo Marat de Pietro Mascagni, dont l’intrigue rappelle une page sombre de l’Histoire de la ville, pendant la Terreur : les Noyades de Nantes. On entendra aussi un composite musical difficile à se figurer, hybride entre le jazz et l’opéra, le français et le breton, la musique et la danse, La Falaise des lendemains de Jean-Marie Machado, où l’on retrouvera Jean Lacornerie à la mise en scène après La Chauve-Souris au même endroit en février 2024. Le baroque conviera aussi à la découverte, avec des œuvres comme Il Nabucco de Michelangelo Falvetti ou Le Carnaval de Venise d’André Campra.

Démocratie culturelle et liberté de création

Qui doutait encore que l’opéra eût des accents politiques ? Si le vice-président Aymeric Seassau a tenu à rappeler la non-immixtion du politique dans les choix artistiques, il s’est porté garant de « la liberté de création et de diffusion ». La mission d’Angers Nantes Opéra est claire : garantir la qualité des productions, ouvrir les portes à un public toujours plus large, notamment chez les jeunes avec une grille tarifaire incitative, des spectacles qui leur sont consacrés, des lectures contemporaines. Il y aura ainsi l’année prochaine, dans le sillage des Sauvages en 2021, un spectacle participatif qui fera intervenir notamment amateurs et jeunes de collèges de quartiers de Nantes. Cette année, le thème écologique mobilisera avec un oratorio de Guillaume Hazebrouck d’après un poème d’Antje Krog, Messe pour une planète fragile.

Les succès des années précédentes sont reconduits : « Opéra sur écrans », « Ça va mieux en le chantant » ou « Les Voix du Monde », qui accueillera entre autres la chanteuse iranienne Maryam Chemirani, et l’Éthiopienne Selamnesh Zéméné, héritière de la tradition de l’éthiojazz.

Soucieux de l’adhésion du public à ses choix artistiques, Alain Surrans rappelle qu’il signe sa vingtième saison d’opéra, la sixième à Angers Nantes, et jure qu’on le reverra l’année prochaine pour la présentation de la saison 25-26, sa dernière.

Illlustration : Aymeric Seassau et Alain Surrans

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Quentin Laurens

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