jusqu’au 28 juin 2015
Une famille aimante mérite un vrai repas de Julie Aminthe
Névroses familiales
Julie Aminthe, qui fait ses débuts de dramaturge, s’attaque à un sujet délicat. Dans un style assez original, elle dresse le portrait d’une famille totalement névrosée et met en scène avec un certain humour les comportements pathologiques des personnages. Elle révèle peu à peu l’étendue des dégâts sur les enfants, victimes aimantes de parents en perdition qui ne savent pas aimer. La mère, totalement déconnectée du réel, se berce d’incantations absurdes ("Une famille aimante, etc.") pour masquer son naufrage personnel qu’elle noie dans l’alcool comme si invoquer l’amour suffisait à le faire exister. Le père, au chômage, noie sa détresse dans son obsession de la propreté. La fille aînée a quitté le foyer pour un horizon qui ne semble pas plus réjouissant. Les enfants sont les otages de cette sinistre farce. Oscillant entre des envies de fuite ou de suicide, ils ont eux-mêmes des comportements inquiétants. La fille est obsédée par la réforme des retraites et son avenir, le fils est vissé à ses jeux vidéos. Dans une scénographie un peu encombrante, les acteurs défendent de leur mieux cette partition pas tout à fait aboutie qui manque de peu sa cible.
Une famille aimante mérite un vrai repas de Julie Aminthe, mise en scène et scénographie Dimitri Klockenbring. Avec Olivier Faliez, Jean Brèchetoille, Fanny Santer, Marie-Céline Tuvache. Durée : 1h. Au Lucernaire jusqu’au 28 juin du mardi au samedi à 19h30, dimanche à 15h. Rés.01 45 44 57 34.
© Théâtre de L’homme