Mon Olympe de Gabrielle Chalmont et Marie-Pierre Boutin
Une troupe féministe à découvrir
- Publié par
- 14 novembre 2016
- Actualités
- Théâtre
- 1
Créé en mars au théâtre de la Ferronnerie, le spectacle Mon Olympe a été repris, avec succès, au théâtre l’Opprimé. Il y revient pour une autre série de représentations. Le titre fait allusion à la grande figure féministe du XVIIIe siècle, Olympe de Gouges, mais ne lui est pas consacré. Il parle de la femme et du féminisme aujourd’hui. Rencontre avec l’une des comédiennes, Sarah Coulaud.
Comment est né ce spectacle ?
Sarah Coulaud. Nous cherchions une pièces pour cinq jeunes actrices et nous ne trouvions pas. On a constitué un groupe de parole et on s’est rendu compte que c’était précisément ce qu’on voulait raconter : un groupe de parole. On a improvisé sur les thèmes qui comptent pour nous, et plusieurs courants se sont dessinés : le néo-féminisme, l’attitude de celles qui ont peur des hommes, ou de celles qui temporisent... Deux auteurs, Gabrielle Chalmont et Marie-Pierre Boutin, ont assisté à nos discussions et ont travaillé à partir des enregistrements, car on tenait à avoir des traces écrites. L’élaboration a pris un an et demi ! La pièce met en présence cinq étudiantes qui se retrouvent régulièrement dans un jardin public pour parler du féminisme. Mais, un soir, le temps passe et elles sont enfermées dans le parc, un peu à l’image des femmes dans la société ! Ce sont des dialogues mais chaque personnage a un monologue sur un fait marquant ou une caractéristique de sa vue : la vie conjugale, la séparation, un viol, des agressions, l’homosexualité...
D’où vient cette compagnie, les Mille Printemps ?
Nous venons toutes de l’école Claude Mathieu, une très bonne école. Nous avons entre 22 et 29 ans. Mais nous sommes basées en Charente-Maritime où nous faisons aussi des ateliers et des tables rondes. Là-bas j’ai moi-même ma troupe née d’une compagnie d’enfants qui participe au festival Drôles de mômes.
Pour l’interprétation, comment avez-vous travaillé avec votre auteur-metteur en scène Gabrielle Chalmont ?
Nous nous sommes rendu compte qu’il ne fallait pas en faire trop. Les personnages nous sont familiers. Donc nous avons surtout travaillé les enjeux, la parole que nous défendons. Nous avons envie d’être entendues. En dehors des théâtres, nous jouons pour les collégiens et les lycéens. Certaines personnes avaient peur que nous ayons un ton agressif. Mais pas du tout. Le spectacle est très drôle. Il y a quelque chose d’une télé-réalité qui basculerait dans l’intériorité. En même temps, certains éléments de la pièce ont évolué, car le texte a été beaucoup testé. Par exemple, nous étions toutes abolitionnistes pour la prostitution. Nous avons modifié ce que nous disions. On ne peut pas parler à la place des autres.
Qu’est-ce qui se dégage avant tout ?
L’essentiel, c’est l’égalité de l’homme et de la femme, la dédiabolisation de la femme, les différentes formes de féminisme. Dire qu’on est pour l’égalité des deux sexes, c’est déjà être féministe.
Mon Olympe de Gabrielle Chalmont et Marie-Pierre Boutin, mise en scène de Gabrielle Chalmont, assistance à la scénographie de Marie Lesueur, avec Sarah Coulaud, Louise Fafa, Delphine Musch, Claude Bouanich, Maud Martel.
Théâtre de l’Opprimé, tél. : 01 43 40 44, du 16 au 20 novembre.
Photo Charlie Jouan.