Critique : théâtre jeune public

MÉLIÈS - CABARET MAGIQUE

Cinéma, poésie, humour et tours de magie

MÉLIÈS - CABARET MAGIQUE

Si les frères Lumière ont inventé le cinéma, c’est Georges Méliès (1861-1938) qui lui apporta toutes les recettes de trucage, gros plans, arrêts de caméras, fondus enchaînés et même coloriage…

Un drôle de bonhomme qui fut à la fois prestidigitateur, caricaturiste, journaliste, magicien de foire, producteur, réalisateur (plusieurs centaines de films…), scénariste, décorateur, machiniste, acteur… Un surdoué en quelque sorte qui de Paris à New York changea l’avenir de ce qui s’appellera le septième art A la fois généreux et naïf, Méliès n’en tira aucun profit et finit ses jours dans la misère.

Raconter un tel destin exigerait sans doute plusieurs longs métrages. Sur la mini-scène du Théâtre de la Vieille Grille, cinq hurluberlus réussissent le tour de force d’en faire revivre l’incroyable épopée en une heure trente de poésie, d’humour et de tours de magie. Leur quintet est constitué de deux « bonimenteurs » - Anne Quesemand et Laurent Berman - armés d’accordéon, de trompette et de langues bien pointues qui racontent, illustrent, entre mots et bruitages, le parcours de cet homme hors norme qui, sans fusée ni carburant, voyagea dans la lune et en rapporta des images en forme de songes. Sur un piano droit, casé côté jardin, quatre mains – de Laurent Grynszpan et Betsy Schlesinger – accompagnent en vraies et fausses improvisations les étapes qui sur un écran en fond de scène font défiler des extraits des précieux films de Méliès. Dernier larron, Sylvain Solustri endosse les habits de magicien et prestidigitateur du modèle et se livre, souriant, bonhomme et mystérieux à la fois, à toutes sortes de tours de passe-passe qui font valser les cartes et les mouchoirs.

Un divertissement pédagogue qui agit comme une pochette surprise. Il est repris pour une série de représentations en matinées durant ce temps des vacances. Il est conseillé aux enfants d’emmener leurs parents.

Méliès Cabaret magique par le Théâtre de Bretelles, texte, mise en scène, accordéon, Anne Quesemand, commentaires, bugle, bruitage, Laurent Berman, musique originale Laurent Grynszpan, piano Laurent Grynszpan et Betsy Schlesinger, projection & régie Samuel Zucca ou Charlotte Popon

Théâtre de la Vieille Grille, les 29 novembre, 20, 26, 27, 30 & 31 décembre à 15h

01 47 07 22 11 - vieillegrille@gmail.com - www.vieillegrille.fr

A propos de l'auteur
Caroline Alexander
Caroline Alexander

Née dans des années de tourmente, réussit à échapper au pire, et, sur cette lancée continua à avancer en se faufilant entre les gouttes des orages. Par prudence sa famille la destinait à une carrière dans la confection pour dames. Par cabotinage,...

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