Paris, Poche-Montparnasse

Le Mal court de Jacques Audiberti

Une fantaisie mailicieuse

Le Mal court de Jacques Audiberti

Programmation symbolique pour la réouverture du Théâtre Poche-Montparnasse, en hommage à Audiberti, Le Mal court, mis en scène par Stéphanie Tesson, avait été créé dans ce même théâtre en 1947 dans une mise en scène de Georges Vitaly, avec Suzanne Flon dans le rôle d’Alarica. Il y a douze ans, c’était la jeune Françoise Gillard qui interprétait joliment le rôle dans la mise en scène de d’Andrzej Seweryn au théâtre du Vieux-Colombier.

Cette pièce est un délice de fantaisie, une fête langagière. La princesse de Courtelande (Julie Delarme) s’apprête à partir rejoindre son futur mari. A la veille de son mariage, elle découvre que le monde n’est pas le royaume des Bisounours comme elle le croyait jusque là. Trahie de toutes parts, elle abandonne sa candeur et son enfance pour se transformer en vaillante combattante et lutter avec les armes de l’ennemi. Tout se passe dans la chambre de la jeune fille où le monde d’Alarica se défait pour se reconstruire, après avoir découvert que les sept personnages qui l’entourent la trompent. Le pseudo roi Parfait (Mathias Maréchal) est un espion, comme la gouvernante, madame Toulouse (Josiane Lévêque). Quand au vrai roi (Emmanuel Suarez), c’est un pantin tremblant et bégayant entre les mains du cardinal de la Rosette (Didier Sauvegrain), le pire de tous ces voyous. L’excellent Jean-Paul Farré est maréchal et bouffon. David Belugou a habillé les hommes comme des personnages de contes, et de fait, ils semblent sortis d’une illustration d’un conte de Pierre Gripari par Claude Lapointe.

Tous les comédiens sont épatants ; Julie Delarme en particulier joue du contraste avec une certaine rouerie, passant de la blanche colombe, princesse de conte de fée, délicieuse donzelle à la noire amazone capable de fureur et de calculs, puisqu’il le faut bien et puisque, quoiqu’on fasse, le mal court. La mise en scène de Stéphanie Tesson s’accorde avec justesse avec l’esprit malicieux d’Audiberti.

Le Mal court de Jacques Audiberti. Mise en scène, Stéphanie Tesson. Avec Antony Cochin, Julie Delarme, Jean-Paul Farré, Josiane Lévêque, Marcel Maréchal, Martial Maréchal, Didier Sauvegrain, Emmanuel Suarez. Scénographie, Nicolas Sire. Costumes, David Belugou, Lumières, Jacques Puisais. Théâtre de Poche-Montparnasse. Tel. 01 45 44 50 21.

Photo Brigitte Enguérand

A propos de l'auteur
Corinne Denailles
Corinne Denailles

Professeur de lettres ; a travaille dans le secteur de l’édition pédagogique dans le cadre de l’Education nationale. A collaboré comme critique théâtrale à divers journaux (Politis, Passage, Journal du théâtre, Zurban) et revue (Du théâtre,...

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