La vitalité de trois Centres chorégraphiques nationaux

A Aix en Provence et en Normandie

La vitalité de trois Centres chorégraphiques nationaux

Angelin Preljocaj et Emmanuelle Vo-Dinh ont acquis une certaine notoriété dans le domaine de la danse contemporaine en France. Alban Richard est moins connu et affirme avec vigueur son originalité.
Tous les trois ont en commun de diriger un Centre chorégraphique national (CCN), le premier basé à Aix en Provence depuis 1996, le second au Havre depuis 2012 et le troisième à Caen depuis 2015. Chacun de ces chorégraphes a d’abord fait ses preuves à la tête d’une compagnie.
Les voilà, en ce début d’année 2019, à l’affiche à Paris du Théâtre national de la danse de Chaillot avec chacun une création récente (2018) : respectivement Gravité, Cocagne et Fix Me .
Avec Gravité pour une douzaine de danseurs, Preljocaj abandonne le genre ballet narratif pour un pièce de recherche abstraite qui dure 1h20 dans un vaste éventail de timbres et de rythmes provenant de musiques aussi différentes que celles de Bach et Daft Punk, ou de Ravel et Philip Glass, ou encore Chostakovitch et Xenakis. Chaque séquence est mise en relation avec un œuvre musicale. Le chorégraphe remonte aux sources de son écriture gestuelle en explorant les lois universelles de la gravité et invente pour chaque degré de résistance de l’air une suite de mouvements spécifiques.
Cocagne , cette pièce, comme souvent chez Emmanuelle Vo-Dinh, invite le public à passer de l’autre coté du miroir. Elle signe la conception et la chorégraphie et co-signe la musique (enrichie de pièces additionnelles) avec David Monceau. Neuf personnages composent une série de fresques vivantes dans une frontalité picturale . Le réel d’une situation bascule vers un espace fantasmé ou le rire succède à la tragédie et la joie à la colère.
Pour Fix Me, Alban Richard réunit sur la scène quatre danseurs et le musicien techno Arnaud Rebotini pour un véritable montage chorégraphique, musical et plastique où toutes ces composantes (danse, musique, lumières mouvantes, projections de films et de diapositives) rivalisent d’énergie pour accaparer le regard et l’écoute du spectateur pendant une heure, jusqu’à épuisement des corps.

Gravité  : Chaillot-Salle Jean Vilar du 7 au 22 février 2019 ; tarif 41 € (également le 4 avril 2019 à la Criée à Marseille)
Fix Me : Chaillot-Salle Firmin Gémier du 29 janvier au 2 février 2019, tarif 37€ (également le 6 avril 2019 à Tremblay en France)
Cocagne : Chaillot-Salle Firmin Gémier du 12 au 14 février 2019, tarif 37 €

Photo : « Gravité » ©J.C. Carbonne

A propos de l'auteur
Yves Bourgade
Yves Bourgade

Journaliste, critique free-lance Yves Bourgade a occupé plusieurs postes au sein de l’AFP où il fut responsable des rubriques théâtre, musique et danse de 1980 à 2007. Comme critique musique a collaboré notamment à la « Tribune de Genève » (1971-1988)...

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