La musique française à l’honneur avec le Local Brass Quintet

Rencontre avec les trompettistes Javier Rosetto et François Petitprez.

La musique française à l'honneur avec le Local Brass Quintet

Javier Rosetto, François Petitprez vous êtes trompettistes du Local Brass Quintet. Comment vous est venue l’envie de former votre ensemble ?
J.R : Le quintette est une formation musicale très riche en possibilités que nous apprécions tous les cinq. Quand j’étais plus jeune, j’ai découvert le quintette avec le Spanish Brass et le Canadian Brass qui sont deux ensembles mondialement reconnus. Il était très naturel pour moi de vouloir former un quintette durant mes études musicales.
F.P : À la fin de notre parcours au Conservatoire, nous avions tous l’envie de participer à des concours et de nous produire régulièrement au concert. Nous avons été rapidement programmés dans plusieurs festivals (Surgères Brass Festival, Epsival ou encore le Festival Orchestres en fête…). Il y a eu un véritable tournant quand nous avons commencé à remporter des concours. Nous avons remporté le concours Jeunes talents en 2017, puis le Concours international d’Osaka au Japon.

Votre premier album a rencontré un véritable succès ; pouvez-vous revenir sur la genèse de ce projet ?
F.P : Stay Tuned, par une programmation éclectique, nous a permis de montrer les différentes facettes de notre répertoire. La Sonate de Derek Bourgeois est le symbole du répertoire classique du quintette dans toute son authenticité. Parallèlement, Gabriel Philippot, avec qui nous travaillons régulièrement, nous a arrangé les Valses poéticos de Granados ainsi que la Danzon n° 2 d’Arturo Marquez.
J.R : Il nous tenait vraiment à cœur de faire vivre la création et de développer le répertoire du quintette en passant des commandes à deux compositeurs, Thomas Enhco et Jean-Claude Gengembre. Étoffer le répertoire du quintette est l’une des missions du Local Brass Quintet.

Pour vos arrangements, vous travaillez régulièrement avec le compositeur et arrangeur Gabriel Philippot…
F.P : Effectivement, Gabriel est très proche de notre ensemble. Depuis nos débuts, il assiste régulièrement à nos répétitions. Au fil des années, il a vraiment réussi à saisir toute l’étendue de notre palette instrumentale.
J.R : La complicité que nous avons construite au fil des années nous a poussés à lui commander une nouvelle œuvre. Quand nous passons des commandes, nous cherchons à établir un véritable lien avec les compositeurs. Notre intention est d’établir un dialogue pendant toutes les phases de notre travail. Pour sa nouvelle œuvre, nous avons beaucoup échangé afin de trouver les meilleures couleurs, choisir le bon instrument parmi nos différentes trompettes (ut, , bugle, cornet, etc.), la bonne sourdine, le bon phrasé, etc.

En réunissant les Préludes de Debussy, le Concerto en sol de Ravel ou encore la nouvelle œuvre de Gabriel Philippot, la musique française est véritablement à l’honneur dans votre nouvel album….
F.P : Effectivement, l’intention de ce nouvel album est de montrer, via la musique française tout ce que nous pouvons adapter. C’est pour cela que l’on trouve à la fois des pièces pour quatuor à cordes mais aussi une pièce pour orchestre. Pour moi le Concerto en sol représente un véritable défi. C’est un concerto où l’orchestre est très présent et très transparent. Il a fallu vraiment gommer toute la brillance de la trompette pour réussir à ne pas prendre le dessus sur le piano.
J.R : Le Quatuor de Ravel représentait également un défi de taille. Ravel y utilise tous les modes de jeu des instruments à cordes. Au début, on essayait d’imiter les instruments, nous avons beaucoup réfléchi à la manière dont on pouvait imiter les pizzicatos par exemple, mais à chaque fois nous sommes arrivés à la même conclusion : s’il est essentiel de se rapprocher au maximum du texte original, il faut également réinventer l’œuvre et l’adapter à nos instruments. Dans ce nouvel album nous testons toutes les limites de nos instruments. Cela permet de laisser une trace et faire évoluer le répertoire du quintette.
J.R : En parallèle, nous sommes très heureux de pouvoir jouer Debussy ou Ravel en solistes, car nous n’avons pas cette habitude. Aborder les compositeurs de cette époque est quelque chose de nouveau pour nous. Nous pouvons les interpréter dans le cadre d’un orchestre, mais en musique de chambre c’est un nouvel univers artistique qui s’ouvre à nous.

Quelles réactions ce programme suscite-t-il lors de vos concerts ?
J.R C’est un programme qui marche très bien. Nous avons fait beaucoup de dates et on nous appelle encore régulièrement pour jouer ce programme. En France, la culture des cuivres est très présente. Notre objectif est de sensibiliser le public à entendre des cuivres dans le cadre d’une formation de musique de chambre.

Retrouvez le Local Brass Quintet cet été au Festival du Monastier (43) le 9 août, au Puy-en-Velay (43) le 11 août.
Plus d’informations : https://www.localbrassquintet.com/

A propos de l'auteur
Coline Delreux

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